Le danger ne concerne pas uniquement le Maroc, mais "aussi l’Algérie qui souffre déjà de l’activisme du groupe Al Quaida au Maghreb islamique au sud de son territoire. A cela s’ajoute un problème créé de toutes pièces par l’Algérie au Sahara", a expliqué M. Khiam dans un entretien publié jeudi par le quotidien "L’Economiste".
"A travers les enquêtes que nous avons entrepris, nous avons établi de manière claire l’implication de séparatistes dans des organisations terroristes et criminelles", a-t-il affirmé, soulignant que "le Maroc prend toutes ses dispositions pour assurer sa sécurité. Mais l’absence de coopération et de coordination avec nos voisins algériens constitue une opportunité pour l’installation d’organisations terroristes dans la région".
"Il faut être clair : la sécurité de nos deux pays dépend d’une coordination qui doit avoir lieu entre les services de renseignement marocains et algériens. Malheureusement, ils s’entêtent. J’espère qu’ils vont se rendre à l’évidence", a regretté M. Khiame.
Abordant la dernière cellule terroriste démantelée au Maroc, il a souligné que cette cellule terroriste, qui était à un stade très avancé en matière de logistique et d’arsenal d’armes et de produits explosifs, projetait de créer un "climat de psychose au sein de la population".
Cette cellule voulait créer une base arrière pour renforcer ses rangs par d’autres cellules, a-t-il dit, précisant que d’après les éléments de l’enquête, les armes ont été introduites depuis l’Algérie en provenance de la Libye.
Sur la stratégie du Royaume pour lutter contre l’endoctrinement et l’embrigadement via les réseaux sociaux, le directeur du BCIJ a noté que la force des organisations terroristes est liée à leur exploitation des réseaux sociaux pour propager leur idéologie, endoctriner et recruter, expliquant que l’approche générale du Royaume en matière de lutte anti-terroriste privilégie l’anticipation.
Et de poursuivre que les textes de loi sont clairs, toute personne qui fait de l’apologie des actes terroristes sera poursuivie.
S’agissant des risques que pose le retour des Marocains des zones de combat, il a rappelé que le Maroc dispose d’une loi adoptée en 2014, ajoutant que toute personne qui rejoint les zones de tension peut être poursuivie en vertu de ce texte.
"Celles qui rentrent sont arrêtées et soumises à un interrogatoire pour être déférés devant la justice. Jusqu’à maintenant, leur nombre a atteint 78 personnes", a-t-il dit.