"L’accueil des réfugiés qui fuient la guerre, ça fait partie de nos devoirs. Nous devons nous organiser pour faire en sorte que ça se passe de façon équitable, juste, solidaire", a dit Jean-Marc Ayrault, évoquant l’Europe en première ligne face à l’afflux de réfugiés syriens.
Interrogé spécifiquement sur les restrictions draconiennes décrétées vendredi par M. Trump concernant l’immigration et l’entrée des réfugiés, M. Ayrault, aux côtés de son homologue allemand Sigmar Gabriel, a répondu: "cette décision ne peut que nous inquiéter".
"Mais il y a beaucoup d’autres sujets qui nous inquiètent", a-t-il ajouté. "C’est la raison pour laquelle nous avons beaucoup échangé, Sigmar et moi, sur ce que nous allons faire".
"Nous prendrons contact avec notre collègue (américain) Rex Tillerson lorsqu’il sera nommé pour discuter point par point et avoir une relation claire", a poursuivi M. Ayrault, précisant qu’il allait inviter son futur homologue américain à Paris.
Le secrétaire d’Etat américain n’a pas encore été confirmé par le Sénat.
Il faut "de la clarté, de la cohérence et si nécessaire de la fermeté pour défendre à la fois nos convictions, nos valeurs, notre vision du monde, nos intérêts, français, allemands et européens", a-t-il dit.
Interrogé par l’AFP sur le décret de Donald Trump limitant l’immigration, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré samedi: "La Commission n’a pas de commentaire à faire" mais "laissez-moi vous rappeler les remarques effectuées à plusieurs reprises par le Président de la Commission, (Jean-Claude) Juncker, sur le fait que l’Europe est et reste ouverte pour tous ceux qui fuient les conflits armés et la terreur, indépendamment de leur religion."
Le social-démocrate allemand Sigmar Gabriel (SPD), nommé vendredi ministre des Affaires étrangères en remplacement de Frank-Walter Steinmeier, effectuait samedi sa première visite officielle à Paris.
Les deux hommes ont réaffirmé l’importance du couple franco-allemand pour la construction européenne, confrontée à "son plus grand défi depuis des décennies", face au Brexit et à la montée de la tentation nationaliste.
Evoquant les grandes crises internationales, les deux responsables ont en particulier réaffirmé à propos de l’Ukraine que la levée des sanctions contre la Russie était liée à l’application des accords de paix de Minsk, signés en février 2015.
L’incertitude demeure sur les intentions du président américain Donald Trump concernant les sanctions vis-à-vis de Moscou. M. Trump est resté évasif vendredi lors d’une conférence de presse avec la Première ministre britannique Theresa May, qui a elle réclamé leur maintien.
Concernant la Syrie, MM. Gabriel et Ayrault ont réitéré que le processus de résolution devait rester dans le cadre des Nations unies et ont souhaité un retour des discussions à Genève "le plus vite possible".
Des pourparlers entre le régime et les rebelles se sont déroulés en début de semaine au Kazakhstan sous l’égide de la Russie, l’Iran et la Turquie, sans avancée politique.
Avec AFP