Tunisie: Nouvelle loi électorale accordant le droit de vote aux policiers et aux militaires
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement tunisien) a adopté, mardi, une nouvelle loi électorale accordant le droit de vote aux policiers et aux militaires, après de longs mois d’âpres tractations sur ce point précis.
Mais, le mouvement a fini par changer de cap pour ouvrir la voie à l’organisation des élections municipales, qui n’ont plus eu lieu depuis la révolution de 2011 et qui sont restées suspendues à l’adoption d’un nouveau code électoral.
Déposé depuis mai 2014, la nouvelle loi organique sur les élections et les référendums a été approuvée par 122 voix contre 22 abstentions, sur un total de 217 membres composant l’ARP.
Alors qu’elles étaient programmées en principe pour 2016, les élections municipales ont été reportées sine die, faute de loi électorale, les responsables annonçant plusieurs dates pour leur tenue, avant de se raviser à chaque fois.
En plus du vote des sécuritaires et des militaires, les partis politiques sont profondément divisés sur les questions du découpage électoral et de la réorganisation des missions et des attributions des collectivités territoriales.
Les récentes nominations des responsables locaux issus de la coalition gouvernementale peuvent constituer une énième pomme de discorde susceptible de retarder l’échéance du scrutin municipal, d’autant que l’opposition est montée au créneau pour dénoncer le népotisme et le clientélisme dans le choix de plus de 100 "délégués".
D’après l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), "l’organisation des municipales ne doit aller au-delà de l’année 2017, autrement tout un chapitre de la Constitution ne sera pas appliqué", à savoir les dispositions relatives à la gouvernance locale.
