Penelope Fillon a touché 45.000 euros d’indemnités de licenciement de l’Assemblée
L’épouse de François Fillon, Penelope, soupçonnée d’emplois fictifs comme assistante parlementaire, a touché, en deux fois, 45.000 euros d’indemnités de licenciement, payées par l’Assemblée nationale, affirme Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Il a repris sur le terrain sa campagne, quasiment à l’arrêt depuis 15 jours et les premières révélations, suivies mardi d’un nouveau rebondissement.
Ainsi, dans son nouveau numéro à paraître mercredi, Le Canard Enchaîné affirme que Penelope Fillon, son épouse, a touché 45.000 euros d’indemnités de licenciement payées par l’Assemblée nationale.
Mme Fillon a perçu en août 2002 "16.000 euros d’indemnités, soit l’équivalent de cinq mois de salaires" alors qu’elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès du suppléant de M. Fillon, Marc Joulaud, selon l’hebdomadaire satirique, qui ajoute qu’elle a également perçu, en novembre 2013, "29.000 euros de primes".
Cette nouvelle révélation intervient en pleine contre-offensive du candidat. Devant plus de 200 journalistes massés à son siège de campagne à Paris lundi, il avait défendu la "légalité" des pratiques qui lui sont reprochées, l’emploi passé de sa femme Penelope et de deux de ses enfants comme assistants parlementaires à l’Assemblée et au Sénat.
Mercredi, c’est "une lettre aux Français" que François Fillon publiera dans la presse quotidienne régionale, comme il l’a annoncé aux élus LR mardi en fin de matinée à son QG. Profitant de cette réunion, il n’a pas manqué de réaffirmer qu’il n’y avait "pas de plan B", mais "juste un plan A comme Attaque".
Alors que plusieurs députés avaient mis en cause sur la forme la communication de l’équipe, avec des cafouillages, M. Fillon a désigné mercredi le député Thierry Solère comme "seul porte-parole officiel". "Le socle a tenu", a jugé Christian Jacob, patron des députés LR. "On est repartis en campagne."
Selon un sondage Harris interactive publié mardi, deux tiers des Français (65%) n’ont toutefois pas été convaincus par ses explications. Il reste toutefois soutenu par une nette majorité de sympathisants LR. Ses avocats sonnent la charge sur le plan juridique en affirmant que les irrégularités de l’enquête la rendent "nulle".
Mardi matin, ses soutiens, visiblement soulagés, ont salué la conférence de presse de M. Fillon : pour Bruno Retailleau, son coordinateur de campagne, François Fillon "a prouvé qu’il était vraiment le patron"; selon l’ancien ministre Éric Woerth, Fillon "a montré (…) qu’il saura résister" même s’il faudra "des semaines et des semaines pour retisser (…) le lien" avec les Français.
– "C’est un fait de jeu" –
"Tout le monde est derrière François Fillon. Je ne dis pas que ça ne laissera pas de traces", explique un ténor de la droite. Mais "c’est comme au foot, c’est un fait de jeu", sans plus.
En coulisses, pourtant, beaucoup se sont activés pour tenter de se mettre d’accord, en vain pour l’heure, sur une candidature alternative. Nicolas Sarkozy, renvoyé mardi en procès dans l’affaire Bygmalion, ne pourra pas être ce recours, quand Alain Juppé a jusqu’ici fermement écarté l’option d’un recours.
"Aucune instance n’a la légitimité pour remettre en cause le vote de la primaire", a tranché lundi M. Fillon, qui conteste aussi la compétence du parquet national financier pour enquêter sur ce type d’affaires. Dans l’attente de développements sur le terrain judiciaire, le député de Paris a repris sa campagne de terrain.
Dans l’Aube dans l’après-midi, il devait visiter une usine et avoir un échange informel avec les salariés, puis discutera avec des entrepreneurs. Le tout accompagné de François Baroin, sénateur-maire de Troyes… cité comme "plan B" potentiel ces derniers jours.
Des questions restent cependant en suspens. Parmi elles, l’entretien de 2007 de son épouse Penelope, diffusé jeudi dans un reportage d’Envoyé spécial, dans lequel elle dit n’avoir "jamais été réellement son assistante ni quoi que ce soit de ce genre", pèse sur sa version des faits.
M. Fillon n’a pas levé non plus tous les doutes sur l’emploi de sa femme par la Revue des deux mondes entre mai 2012 et décembre 2013, qui "n’a rien de fictif" selon Marc Ladreit de Lacharrière, patron de cette revue et ami proche du candidat.
Avec AFP