Bernard Bajolet pris « de vertige par les sommets que la corruption avait atteints » en Algérie

Dans une interview au Figaro, Bernard Bajolet, ancien ambassadeur de France en Algérie et ancien patron de la DGSE, dit avoir été pris de "vertige par les sommets que la corruption avait atteints, touchant jusqu’à la famille du chef de l’État."

Bernard Bajolet, qui vient de publier "Le soleil ne se lève plus à l’est", raconte dans son livre que l’’État algérien "se résumait pratiquement à l’armée, véritable ossature du pays, et à la Sonatrach. Le processus de décision paraissait grippé, le système de représentation en panne."

Pour l’ancien patron des services extérieures, l’Algérie n’a pas réussi la diversification économique et "la remise à niveau" des équipements publics (infrastructures structurantes) a eu un effet limité sur l’économie.

"Il aurait fallu pousser le secteur privé, seul moteur de croissance. Mais le pouvoir, de toute évidence, ne le voulait pas, comme s’il craignait l’émergence d’une classe d’entrepreneurs qui aurait pu un jour le contester et exiger un partage de la décision", détaille-t-il.

Selon Bernard Bajolet, "La demi douzaine d’hommes d’affaires que l’on présentait comme tels étaient plutôt des capitalistes d’État , voire des affairistes, liés aux "services" ou au pouvoir, qu’ils contribuaient à corrompre. Car, je fus pris de vertige par les sommets que la corruption avait atteints, touchant jusqu’à la famille du chef de l’État".

Il a par ailleurs affirmé que le président Abdelaziz Bouteflika est "maintenu en vie artificiellement". "Le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition",

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