La lutte contre le séparatisme, le terrorisme et l’ingérence en Afrique nécessite une approche multidimensionnelle (panélistes)
Les participants à la session tenue sous le thème « Séparatisme, terrorisme, ingérence et instabilité politique en Afrique : Sortir de ce terrible lien fataliste » ont été unanimes à indiquer que l’investissement dans les chantiers de développement de la jeunesse, de démocratie et d’État de droit et dans des réformes socio-économiques à fort impact sont les clés pour parvenir à lutter contre ces défis complexes qui gangrènent le continent.
Intervenant à cette session, le ministre des Affaires étrangères de la République du Tchad, M. Mahamat Saleh Annadif, a indiqué qu’il est temps pour les dirigeants africains de réfléchir aux moyens d’améliorer la gouvernance, l’État de droit et le respect des institutions, afin de lutter efficacement contre les défis sécuritaires posés par le terrorisme sur le continent.
« Le Tchad est bordé à l’Est par le Soudan, par la Libye au Nord, par le Niger à l’Ouest et par la Centrafrique au Sud. Aucun de ces pays n’est épargné des actes terroristes perpétrés par des groupes armés étrangers à la région. Nous devons prendre nos responsabilités et analyser ce phénomène afin de l’éradiquer de nos territoires », a souligné le chef de la diplomatie tchadienne.
Il a relevé, dans ce sens, que le Forum MEDays offre une plateforme de dialogue Sud-Sud « très nécessaire pour enclencher un dialogue et une concertation autour de l’actualité inquiétante du continent ».
Mohamed Sidie Tunis, député de la Sierra Leone au Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS), a, pour sa part, souligné la nécessité de reconnaître les défis auxquels est confronté la région de l’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence l’instabilité politique qui est un catalyseur de terrorisme et de séparatisme.
« Je crois que la coordination entre les groupes islamistes violents opérant dans les pays du Mali, du Niger et de Burkina Faso est devenue performante. C’est la raison pour laquelle nous devons revoir notre architecture de gouvernance et élaborer des stratégies pour le développement de la jeunesse afin de lutter efficacement contre ces fléaux », a-t-il soutenu.
L’ambassadrice itinérante du Maroc, Assia Bensalah Alaoui a, de son côté, relevé que le Maroc a fait face au phénomène complexe du terrorisme en élaborant une approche compréhensive, grâce à la vision, au leadership et à la détermination de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, centrée sur la construction d’un État démocratique et la mise en place d’un développement inclusif et durable.
« Le Maroc a également procédé à la réforme du champs religieux à travers le formation d’imams marocains, africains et européens pour la promotion d’un Islam modéré, afin d’immuniser les esprits de la jeunesse contre l’extrémisme et pour qu’elle ne soit la pas la proie de groupes extrémistes et de crime organisé, et en ciblant également les catégories les plus précaires dans les projets de développement socio-économiques pour éliminer les disparités sociales », a ajouté la diplomate.
La 15è édition du Forum international MEDays se tient, du 15 au 18 novembre, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.
Cette édition, tenue sous le thème « Polycrise, Polymonde », réunit à Tanger plus de 200 intervenants de très haut niveau, parmi lesquels des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs politiques, des prix Nobel, des chefs de grandes entreprises internationales et des personnalités internationales de premier plan venus de plus d’une centaine de pays.