Iran-Syrie : entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Hassan Rohani
Le Président français Emmanuel Macron a «fortement engagé», dimanche, son homologue iranien, Hassan Rohani, à exercer les pressions nécessaires sur le régime syrien pour mettre un terme aux attaques indiscriminées contre les populations assiégées de la Ghouta orientale (à l’est de Damas).
Le Président Macron a souligné, à cet égard, «la responsabilité particulière» qui incombe à l’Iran, du fait de «ses liens» avec le régime, dans la mise en œuvre de la trêve humanitaire prévue par la résolution 2401 adoptée récemment par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Selon la présidence française, les deux chefs d’Etat «ont marqué leur accord pour travailler ensemble de manière opérationnelle dans les prochains jours afin d’obtenir avec l’ONU, en lien avec le régime de Damas et les principaux pays engagés en Syrie, des résultats sur le terrain, livrer l’aide nécessaire aux civils et rendre effectif le cessez-le-feu».
«Il s’agit là d’une priorité pour la France», a affirmé l’Elysée en précisant que le Président français «fera un nouveau point cette semaine avec son homologue iranien sur l’avancée concrète de cette discussion».
Par ailleurs, M. Macron «a réaffirmé au Président Rohani l’attachement de la France à l’accord de Vienne du 14 juillet 2015 sur le nucléaire et à sa stricte mise en œuvre ». Il a rappelé, à ce propos, «les demandes de la France sur des problèmes qui ne relevaient pas du cadre de l’accord, mais appelaient des réponses claires de la part de l’Iran, en particulier les préoccupations liées au programme balistique iranien et aux questions régionales de sécurité, en particulier au Liban».
Le chef de l’Etat français a souligné, à cet égard, l’attente de son pays d’«une contribution constructive de l’Iran à la désescalade régionale et à la résolution des crises au Moyen-Orient».
Les Président Macron et Rohani sont convenus que «l’ensemble de ces questions seraient évoquées à l’occasion de la visite à Téhéran lundi 5 mars du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian», conclut l’Elysée dans un communiqué.
Samedi soir, M. Macron a également évoqué avec le secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, la situation prévalant dans la Ghouta orientale où les forces du régime syrien et leurs alliés ont intensifié leur offensive contre les groupes rebelles.
Tout en se déclarant gravement préoccupés par l’évolution de la situation sur le terrain, les deux hommes ont souligné, dans d’un entretien téléphonique, leur attachement à la mise en œuvre de la résolution 2401 du Conseil de sécurité, notamment le volet relatif à l’acheminement de l’aide humanitaire.
«Les convois de l’ONU doivent livrer dès à présent l’assistance médicale et alimentaire indispensable aux populations assiégées», a affirmé à ce propos la présidence française.
Dans la résolution qu’il a adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a appelé toutes les parties à cesser «les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable» afin de «permettre l’acheminement sûr, sans entraves et régulier de l’aide et des services humanitaires et des évacuations médicales des malades et des blessés graves».
Les Quinze ont demandé également à toutes les parties de «respecter et d’honorer leurs engagements aux accords de cessez-le-feu existants», et exhorté «tous les Etats membres à user de leur influence auprès des parties pour assurer le respect de la cessation des hostilités et soutenir les efforts visant à créer les conditions d’un cessez-le-feu durable».