Au Caire, les électeurs commençaient dans le calme à se rendre dans les bureaux de vote, qui devaient fermer à 17H00 (15H00).
Ainsi, quelque 40 millions d’électeurs sont invités aux urnes pour élire 508 députés à l’assemblée du peuple dans le cadre d’un scrutin, qualifié de "décisif" pour l’avenir du pays.
En moyenne 10 candidats sont en lice pour chacune des 254 circonscriptions, d’après la commission électorale qui avait annoncé que 4.686 candidats ont été retenus, dont 3.486 sous l’étiquette "indépendant".
Au total, 18 partis politiques, toutes tendances confondues, ont présenté 1.188 candidats, dont 763 appartenant au seul Parti National Démocrate. En revanche, aucune des autres formations politiques n’a pu couvrir toutes les circonscriptions électorales, notamment le Wafd, le parti le plus libéral et à la très longue histoire, avec 168 candidats, le parti du rassemblement (78) et le parti nassérien arabe (43).
Selon les observateurs, le PND a de fortes chances de remporter facilement de la majorité des 508 sièges, même si l’enjeu principal tourne autour de la confrérie des Frères musulmans, qui disposait de 88 députés dans l’Assemblée sortante.
A cet égard, la confrérie, officiellement interdite mais tolérée, avait annoncé avoir réussi à inscrire 130 candidats pour ces législatives.
Dans le cadre des ces législatives, un quota de 64 sièges sera également réservé aux femmes, une première de l’histoire politique de l’Egypte.
Cette mesure a été adoptée dans le cadre de la nouvelle loi électorale qui a renforcé la représentation des femmes au Parlement afin de leur donner un rôle plus important au gouvernement. Cette nouvelle loi augmente également le nombre total de sièges au Parlement, qui passera de 454 à 518, dont dix sont désignés par le président de la république.
Mais si ces législatives ressemblent d’ordinaire à une "formalité" en dépit des violences qui avaient émaillé leur déroulement, ce scrutin est cependant jugé "crucial" pour l’avenir du pays du fait qu’il précède les présidentielles de 2011.
Dans ce sens, 65 élus auront le pouvoir de désigner un candidat à la présidentielle, prévue au début de l’automne 2011.
Ces législatives interviennent également dans le cadre de critiques de la part des Etats unis et d’organisations internationales. Dans le même sillage, Amnesty International avait exhorté les autorités égyptiennes à "veiller à ce que l’ensemble des candidats et des électeurs échappent à toute manœuvre de harcèlement et d’intimidation, notamment de la part des forces de sécurité et des sympathisants du parti au pouvoir ".
Les Etats-Unis, eux-aussi, avaient exprimé l’attachement à "des élections libres en Egypte ", tout en préconisant un contrôle électoral "impartial", et l’envoi d’observateurs internationaux que l’Egypte a toujours vigoureusement refusés.
Face à ces critiques, Le Caire s’est efforcé de tenir une ligne dure, jugeant "absolument inacceptable" l’envoi d’observateurs étrangers, pour assurer la transparence des législatives.
Quant aux cadres du parti au pouvoir, ils se relaient quotidiennement dans les médias pour rejeter vigoureusement ce contrôle "impartial" ou "international".
Toutefois, de nombreuses ONG égyptiennes ont été autorisées à surveiller le déroulement des élections. A cet égard, environ 67 organisations et plus de 8.000 membres vont avoir leur autorisation pour superviser ces législatives.
MAP