Johnny, une expertise, deux lectures
Médecins. Le rapport rendu hier ne clarifie pas les responsabilités sur l’opération contestée de la star.
Son neurochirurgien, le très médiatique Stéphane Delajoux ? Une erreur médicale lors de l’intervention ? Un manque d’information du patient ? Johnny lui-même qui n’aurait pas écouté le docteur ? Un abus d’alcool dont les mauvaises langues ont, euh, soupçonné l’inoubliable interprète d’«A forceuh d’alcoleuh et de filleuh trop belleuh» ? Eh bien, macache pour une fin tranchée dans le rapport de 90 pages des docteurs Bertrand Gachot et Marc Tadié, neurochirurgien et infectiologue. Et le fait que les avocats se félicitent des résultats, chacun pour sa partie, n’aide pas à la transparence sur cet épineux dossier.
Alors que l’avocate du fauve aux yeux de laser, Me Virginie Lapp, jointe par Libération, a déclaré que les experts français «ont conclu à des fautes caractérisées directement imputables au Dr Delajoux», l’avocat de ce dernier, Me Hervé Temime, avance qu’au contraire, l’intervention chirurgicale pratiquée à Paris s’était «déroulée selon les règles de l’art». Essentiel pour réhabiliter la réputation de son client, souligne l’avocat.
L’expertise conclut cependant à un «défaut d’information» de l’idole avant et après son opération, une brèche dans la dure-mère nécessitant un alitement de quarante-huit heures. Johnny n’aurait pas été prévenu : «Un défaut d’information pré et postopératoire, qui est de la responsabilité médicale, un fait clairement établi par les experts», selon Me Lapp.«Ce ne sera tranché que par les tribunaux quand ils seront saisis», conteste Me Temime. Rappelons, pour ceux qui auraient vécu dans une grotte, que Johnny, opéré d’une hernie discale le 26 novembre à Paris, avait juste après pris l’avion pour Los Angeles, où il avait été hospitalisé en urgence pour grosses complications, avec coma artificiel et tournée annulée. Et d’emblée, l’enjeu : qui va payer les centaines de millions d’euros de manque à gagner ?