Interrogé sur RTL, l’ancien Premier ministre a déclaré en outre qu’elle s’apparentait à une "stratégie électorale, qui n’apporte rien à la sécurité quotidienne des Français".
"Cette politique, elle a pour but d’activer le clivage entre la droite et la gauche et là, je m’insurge parce que la droite française ce n’est pas ça."
Dans une tribune publiée lundi dans Le Monde, Dominique de Villepin avait appelé les Français à se rassembler pour effacer la "tache de honte" laissée sur leur drapeau par la politique sécuritaire du chef de l’Etat.
Proche du président de la République, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi l’a accusé en retour mardi sur France Info d’instrumentaliser "une fois de plus le drapeau français pour nourrir une vieille petite haine recuite" à l’encontre de Nicolas Sarkozy.
Pour le socialiste François Hollande, qui s’exprimait sur Europe 1, il y a dans les propos durs de l’ancien premier ministre "la part de conscience personnelle qui s’exprime et la part de rancune personnelle qui est encore à l’oeuvre."
Dominique de Villepin a ajouté que la politique de Nicolas Sarkozy ne représentait pas les idées de son camp.
"Je ne suis pas un homme d’extrêmes. Que cette politique fasse le jeu de l’extrême droite, je le regrette fortement. Cette politique n’est pas la politique de la droite et ce n’est pas l’intérêt de notre pays", a-t-il dit.
"Je me mets à la place des policiers et des gendarmes. Je me mets à la place des préfets, des ambassadeurs, je peux vous dire que leur malaise est très profond, ils ne croient pas à l’efficacité de cette politique pas plus d’ailleurs que la plupart des ministres du gouvernement", a-t-il poursuivi.
Prié d’en dire plus, il a simplement répondu avoir rencontré "un certain nombre de ministres qui sont malheureux et mal à l’aise avec la politique qui est menée", avant de s’en référer au Premier ministre François Fillon et la ministre à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.
"Je pense que François Fillon, qui est un homme de qualité, ne peut pas être très a l’aise avec cette politique-là. Je pense que la Garde des sceaux, que l’on n’a pas beaucoup entendue, ne peut pas être très à l’aise avec cette politique-là."
Pour Dominique de Villepin, d’autres grandes figures de l’UMP, comme Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et jusqu’à Jacques Chirac, se trouvent dans la même position.