AVIONS RAVITAILLEURS US : LA COURSE EN SOLITAIRE D’EADS

Nouveau rebondissement dans l’appel d’offre sur le renouvellement des avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine ! Alors que le tandem formé par EADS et le constructeur aéronautique américain Northrop Grummann avait jeté l’éponge le 10 mars dernier, arguant que les critères imposés par le Pentagone étaient ouvertement favorable au dérivé du B767 proposé par Boeing, EADS vient de décider de répondre seul à l’appel d’offre pour la fourniture de 179 appareils. Le groupe n’a trouvé aucun partenaire américain principal et indique juste qu’il fera appel à des sous-traitants locaux, vraisemblablement General Electric, Goodrich, Honeywell, Rockwell Collins ou Hamilton Sundstrand. L-3com et Raytheon semblent par contre hors jeu, dans la mesure où leur volume d’activité réalisée avec Boeing les empêchent de s’associer à l’avionneur européen.

AVIONS RAVITAILLEURS US : LA COURSE EN SOLITAIRE D’EADS
Le Pentagone a salué la décision d’EADS de concourir à nouveau déclarant avoir « toujours soutenu la concurrence », vouloir « conduire un appel d’offre juste, ouvert et transparent » et travailler « dans l’intérêt des combattants et des contribuables américains ». Rappelons aussi que l’US Air Force a étendu de deux mois son appel d’offre, du 10 mai au 9 juillet, afin que l’avionneur européen puisse monter son dossier de candidature.

La presse française insiste sur les pressions de l’Elysée pour qu’EADS réponde à cet appel d’offre après le récent engagement du Président Sarkozy auprès du Président Obama. En théorie, l’avantage d’EADS sur Boeing est indéniable, l’européen disposant d’un appareil pleinement opérationnel répondant au cahier des charges du Pentagone, alors que le projet de son concurrent américain « n’existe que sur le papier » comme l’explique M. Ralph Crosby, Chief Executive Officer d’EADS North America.

De facto, les chances de remporter la première tranche du contrat sont très minces pour l’avionneur européen, estiment les spécialistes du secteur aéronautique qui prennent en compte l’intense lobbying développé par Boeing auprès de la classe politique américaine. Il s’agirait donc plutôt pour EADS d’initier une manœuvre dilatoire, destinée à gêner son concurrent et réduire ses marges en incitant le Pentagone à compresser les prix.

Atlasinfo

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