D’autres, qui mettent le pied sur le sol libyen pour la première fois, lorgnent sur les juteux marchés de la reconstruction, et l’enveloppe de 125 milliards d’euros dont disposerait le nouveau pouvoir en place.
Les 80 patrons qui font le déplacement dans l’avion du secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, couvrent tous les secteurs de l’industrie française. Le pétrole est particulièrement bien représenté (Total, Technip, GDF Suez…) : la Libye produisait chaque jour plus de 1,5 million de barils d’un pétrole de haute qualité avant la chute de Kadhafi. La plupart des infrastructures sont à reconstruire.
Il faut également s’attaquer aux pénuries d’eau, et aux problèmes de sécurité et de santé. Et puis la nouvelle Libye ambitionne de devenir moins dépendante de son pétrole (98% des recettes actuellement), laissant présager un afflux important de capitaux étrangers.
Mais la concurrence s’annonce féroce. D’autres pays étaient déjà très présents en Libye avant la révolution : la Chine, l’ancienne puissance coloniale italienne ou encore la Turquie.
Si "la France bénéficie de l’image d’un pays qui a aidé à la libération de la Libye (…) les cadeaux politiques ne viendront pas compenser les écarts de compétitivité ou de compétence", avertit Pierre Lellouche.