Lors d’une émission spéciale sur TF1 et France 2, le chef de l’Etat a notamment évoqué l’enquête sur une affaire de corruption présumée en marge de contrats d’armement français qui pourraient être liés à un attentat qui a fait 15 morts, dont 11 Français à Karachi au Pakistan en 2002.
Un lien supposé a été fait avec le financement de la campagne l’ancien Premier ministre Edouard Balladur, que Nicolas Sarkozy avait soutenu avant l’élection présidentielle de 1995.
"Cela fait bientôt 17 ans", a dit le chef de l’Etat. "Est-ce-que vous imaginez que s’il y avait quoi que ce soit à reprocher à M. Balladur, on ne l’aurait pas trouvé en 17 ans ?"
"Et je trouve particulièrement odieux qu’on utilise la douleur de familles qui ont perdu leurs proches dans un attentat ignoble au service d’intérêts politiciens, de magouilles, et pour tout dire dans la volonté de salir les gens", a-t-il ajouté.
Dans cette affaire, Nicolas Bazire, un proche de Nicolas Sarkozy, est déjà mis en examen, ainsi que Thierry Gaubert, autre proche du président de la République, et l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine.
Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à son "ami" Nicolas Bazire, qui avait été son témoin lors de son mariage avec Carla Bruni.
"Il a été le directeur de cabinet d’Edouard Balladur, ce qui n’est pas infamant à ma connaissance", a-t-il dit. "Il a toute ma confiance et toute mon amitié, je sais que c’est un homme profondément honnête".
"Naturellement il ne sortira rien de cela et tout le monde le sait", a ajouté le président, avocat de formation.
Le chef de l’Etat a par ailleurs demandé que la présomption d’innocence soit respectée dans le cas du chef du renseignement français Bernard Squarcini, mis en examen dans une affaire d’espionnage présumé de journaliste et laissé à son poste.
"Laissez la justice faire son travail", a dit le président.
A la question de savoir si le fonctionnaire devait être suspendu, Nicolas Sarkozy a répondu : "Bien sûr, comme ça on vous sanctionne momentanément en respectant la présomption d’innocence, ça s’appelle la présomption de culpabilité".
Le chef de l’Etat a aussi dénoncé sa mise en cause dans une affaire de remise d’argent liquide présumée à des hommes politiques de droite émanant de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt.
Il a parlé du "témoignage ignoble d’une infirmière qui aurait vu des remises de liquide", et qui s’est ensuite rétractée, "ou d’une comptable qu’on instrumentalise".
Le chef de l’Etat a aussi rappelé avoir été victime de l’affaire des faux listings de Clearstream et de rumeurs sur sa vie privée.
"Un président de la République, ça doit rendre des comptes, la transparence je suis d’accord, la calomnie, non", a-t-il souligné.