Lancée en janvier dernier, la période de révision des listes électorales en prévision des élections présidentielles de février 2012 a été prorogée à deux reprises. Initialement prévu en fin juillet, le dernier délai a été récemment fixé à la mi-août, sur demande du nouveau ministre sénégalais chargé des Elections, M. Cheikh Guèye.
Malgré ces deux prorogations, des voix s’élèvent au sein de l’opposition et des mouvements de la société civile pour une nouvelle prolongation afin d’inscrire "un potentiel de personnes évalué à plus de 1.300.000".
Le mouvement d’opposition "Y’en a marre", constitué essentiellement de la jeunesse des banlieues de Dakar, estime que "la forte affluence observée dans les grandes villes sénégalaises à quelques heures de la clô ture des listes ne permettrait pas à tout le monde de s’inscrire". "Une réclamation injustifiée puisque le gouvernement a pris des mesures pour qu’aucun Sénégalais ne soit privé de son droit de vote", rétorque-t-on auprès de la mouvance présidentielle.
La date butoir initiale pour l’inscription sur les listes électorales était initialement fixée au 10 juin. Mais, en mai, les nouveaux inscrits n’étaient qu’environ 30.000 pour un potentiel de 1 million à 1,6 million selon les estimations officielles.
Les autorités sénégalaises avaient alors repoussé l’échéance au 31 juillet, puis à la mi-août. Ce qui n’aura pas suffi, selon les partis de l’opposition, particulièrement le mouvement "Y’en a marre" qui a mené durant ces dernières semaines une campagne auprès des jeunes pour s’inscrire sur les listes électorales.
Elu en 2000 pour sept ans puis réélu en 2007 pour un mandat de cinq ans, suite à une modification de la Constitution instaurant un quinquennat et limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, M. Wade est toujours partant pour sa propre succession à l’élection présidentielle du 26 février prochain.
Cette troisième candidature du président Wade est au centre d’une vive polémique entre opposition et mouvance présidentielle. Les opposants l’estiment "anticonstitutionnelle", avançant que le chef de l’Etat étant sur le point d’achever ses deux mandats légaux. Quant à ses partisans ils soutiennent l’inverse, soutenant que le décompte des mandats doit se faire à partir de 2007, date d’entrée en vigueur du 1er quinquennat, et non 2000 sous l’ancienne constitution.(