Avec son histoire d’instabilité politique l’Algérie, qui se remet encore d’une violente guerre civile et qui se trouve sous un régime quasi-militaire, est un candidat évident aux troubles, indique le think-tank dans son rapport de 2011 sur les affaires internationales.
L’Institut rappelle qu’immédiatement après la chute de l’ancien président tunisien, Zine Al Abidine Ben Ali, quatre ressortissants algériens se sont immolés par le feu, un acte qui rappelle Mohamed El Bouazizi dont le suicide avait déclenché le mouvement de protestation qui a conduit au départ de Ben Ali.
Des manifestations imposantes ont par la suite eu lieu à travers l’Algérie pour protester contre la détérioration des conditions de vie, la flambée des prix des produits alimentaires et la hausse du chômage, indique l’IISS, ajoutant que ces problèmes ont poussé plusieurs jeunes Algériens à quitter le pays pour un lendemain meilleur ailleurs.
L’IISS rappelle la réaction du gouvernement à ces mouvements de protestation, notamment à travers l’augmentation des subventions.
L’initiative n’a pas pour autant empêché la tenue de manifestations, notamment le 12 février dernier, pour réclamer des réformes politiques, la levée de l’état d’urgence en place depuis 1992, l’élargissement de la liberté de presse et la libération des prisonniers politiques, ajoute le think-tank, relevant que le redoutable service sécuritaire algérien a réussi à contenir les manifestations, une intervention qui a briser, à court terme, l’ardeur du changement dans ce pays.
L’IISS note que vers la fin du mois de février, le gouvernement algérien a annoncé la levée de l’état d’urgence, qui avait conféré aux autorités de larges pouvoirs pour contrôler la vie politique.
Les autres restrictions imposées à l’activité politique ont été maintenues et utilisées par le pouvoir en vue d’empêcher davantage de protestations, souligne le think-tank londonien.
Par ailleurs, l’institut observe que la faiblesse des protestations en Algérie s’explique par la fatigue de la population algérienne après la décennie traumatique des années 1990.
La violence en Syrie, en Libye et au Yémen a découragé les Algériens, poursuit le think-tank, soulignant la faiblesse des partis politiques algériens, divisés et mutuellement méfiant.
Par ailleurs, l’IISS indique que "le rôle de l’armée algérienne s’est avéré décisif sinon obscure". "En dépit d’une rivalité qui bat son plein parmi ses hauts gradés, l’armée (algérienne) s’active à protéger son pouvoir institutionnel et ses intérêts affairistes", conclut l’IISS.