Affaire DSK : le procureur mène l’enquête dans le Bronx
Qui est vraiment Nafissatou Diallo? Le procureur et son équipe poursuivent leurs investigations sur la jeune femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn. Cyrus Vance a envoyé mardi l’un de ses plus fins limiers dans le Bronx, auprès des proches de la Guinéenne.
Il a été reçu mardi par plusieurs dignitaires africains dont l’imam Konaté. La réunion qui a débuté vers 17 heures (heure de New York) a duré deux longues heures. Le magistrat s’est particulièrement intéressé au parcours de Nafissatou Diallo depuis qu’elle est arrivée à New York. Cette démarche avait un double objectif : mieux connaître la plaignante au passé controversé et surtout apaiser la colère des Africains qui veulent un procès pour la femme de chambre. Une opération de séduction. Plusieurs associations projettent d’ailleurs de manifester dès demain sous les fenêtres du procureur.
Le procureur peut abandonner "n’importe quand"
Le procureur et les avocats de la Défense ont convenu cette semaine de repousser au 1er août l’audience du 18 juillet qui devait les réunir chez le juge Obus. Ce rendez-vous judicaire pourrait, au cœur de l’été, être crucial pour la suite du dossier. Le délai accordé aux deux parties a pour but de donner un peu du temps aux enquêteurs pour terminer leurs investigations. De nombreuses zones d’ombre entourent encore la personnalité et donc la crédibilité de l’accusatrice. A ce moment là, Vance devra dire s’il décide de poursuivre Strauss Kahn devant un tribunal ou d’abandonner les charges. Aux Etats-Unis, pour gagner, l’accusation doit présenter un dossier qui ne laisse aucune place au "doute raisonnable".
Un "doute" que la partie adverse compte bien utiliser. Mercredi, William Taylor, l’un des avocats de DSK, a expliqué lors d’une conférence de presse à Washington, que "la décision d’abandonner des poursuites relève du procureur et il peut la prendre n’importe quand". Interrogé sur le report d’audience, annoncé lundi, Me Taylor a indiqué que le 18 juillet "n’était pas une date à laquelle tout aurait été décidé". Il a répété que son client n’avait pas l’intention de plaider coupable d’un des sept chefs d’accusation quelconque portés contre lui dans le cadre d’un éventuel accord avec le procureur.