Navi Pillay appelle à une « enquête internationale » sur « l’usage excessif de la force et la torture » en Syrie
"Il est grand temps que nous travaillons pour déterminer les responsabilités des auteurs des violations des droits humains en Syrie ces derniers mois", a déclaré Mme Pillay dans un communiqué.
Elle a averti les autorités syriennes que le monde "est témoin des violences graves perpétrés contre le peuple syrien" et les a exhortés à "arrêter le carnage".
Mme Pillay a exprimé son inquiétude face aux rapports selon lesquels au moins 145 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessés depuis vendredi en Syrie. Au moins 120 personnes auraient été tuées à Hama à cause de l’utilisation des chars, des bombardements et des mitrailleuses lourdes et plusieurs autres ont été tués à Deir Ez Zur, banlieue de Damas et d’autres villes à travers la Syrie et le nombre exact de morts pourrait être considérablement plus élevé, a déploré la Haut commissaire.
"Le gouvernement (syrien) a essayé de cacher au monde la situation alarmante dans le pays en refusant l’accès aux journalistes étrangers, aux groupes indépendants de défense des droits de l’homme et à la mission d’enquête mandatée par le Conseil des droits humains", a déclaré Mme Pillay.
"Mais ils ne réussissent pas. Le monde regarde et la communauté internationale est gravement préoccupée", a affirmé Mm Pillay, qui a exprimé sa "solidarité avec les manifestants pacifiques qui réclament que la violation persistante des droits humains prenne fin maintenant".
Elle a aussi fait part de sa solidarité avec "les familles de toutes les victimes qui ont perdu la vie depuis que la répression a commencé", condamnant "dans les termes les plus fermes la violence répréhensible que ce gouvernement est en train d’utiliser contre son propre peuple".
Mme Pillay a appelé à un "arrêt immédiat de la violence et à un accès sans délai des acteurs humanitaires".
"Le gouvernement a l’obligation de protéger ses citoyens. L’usage de la force pour rétablir l’ordre public doit être une option de dernier recours, mais il semble qu’il est utilisé comme une mesure de première réponse à des démonstrations en Syrie", a-t-elle estimé.
Selon les informations reçues par le bureau des Nations unies aux droits humains, en plus des massacres, il y a eu des dizaines de détentions arbitraires à travers le pays, y compris des défenseurs des droits humains dont les droits à la liberté d’expression et de réunion ont déjà été violemment réprimés, a ajouté le communiqué.