"Je pense que la France doit se rendre compte que 80% de ces migrants disent vouloir rejoindre de la famille, des proches ou des amis en France", a déclaré "Il Cavaliere" lors d’une visite sur la petit île de Lampedusa.
Les autorités italiennes peuvent les maintenir dans des centres de détention pendant six mois, mais après ça "ils seront libres de partir et ils rejoindront automatiquement la France", a-t-il ajouté.
L’afflux de réfugiés tunisiens sur les cô tes de Lampedusa cause des frictions entre Rome et Paris, qui craint une augmentation de l’immigration clandestine sur son territoire. Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant a déclaré jeudi que la France n’entend pas "subir une vague d’immigration économique à partir de la Tunisie", et s’est rendu en Italie vendredi pour y rencontrer son homologue Roberto Maroni.
Les deux pays ont décidé de mener des patrouilles communes au large de la Tunisie pour empêcher les départs de migrants, mais la France a refusé de céder sur la question des titres de séjour provisoires. Claude Guéant a ainsi réaffirmé que le titre temporaire de séjour, que l’Italie a décidé d’accorder aux Tunisiens, ne leur permettait pas d’entrer pour autant en France s’ils n’ont pas "de moyens financiers et de papiers d’identité".
Les divergences demeurent sur l’interprétation du traité de Schengen, qui prévoit la libre circulation entre les pays adhérents. "Que la France sorte de Schengen ou suspende (sa participation) au Traité", avait déclaré jeudi Roberto Maroni.
Samedi, Silvio Berlusconi a également rappelé l’Union européenne à ses responsabilité, estimant que la question des migrants clandestins n’était pas italienne mais européenne. "Au final, il faut assumer la réalité, et le fait que soit l’Europe représente quelque chose de véritable et de concret, soit ce n’est pas le cas, et alors nous ferions tous mieux de redevenir nous-mêmes et de suivre nos propres politiques et égoïsmes", a-t-il déclaré.