Cette fédération de sept principautés, où le Roi Mohammed VI est attendu pour une visite de travail officielle dans le cadre de sa tournée dans la région, est en première ligne parmi les pays du CCG à faire une percée significative sur le marché marocain avec une présence sectorielle bien remarquée.
Complémentarité économique oblige au lendemain de l’instauration du Partenariat stratégique avec le Conseil de coopération du Golfe, les Emirats ont l’avantage de s’appuyer sur des bases solides raffermies pendant des décennies. Et pour cause, les opérateurs émiratis, publics et privés, ont tôt investi le marché marocain, conscients des avantages à tirer du positionnement stratégique dans un pays partenaire, ouvert et étroitement associé à l’Union européenne (UE), première puissance commerciale au monde.
Un des rares pays à ne pas pâtir, comme en Occident, de la crise économique hormis un certain ralentissement de l’immobilier, les Emirats ont maintenu la cadence de leurs investissements en direction du Royaume à travers les fonds souverains, bras financier de l’Etat, ou par des opérateurs publics et privés dans divers domaines d’activité.
En chiffres, les flux d’investissement ont nettement évolué durant les dernières années pour atteindre plus de 5 milliards de dollars à fin 2010 contre moins d’un milliard en 2006. A lui seul, le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement a contribué au financement de 25 projets, sous forme de dons ou de crédits, pour un montant global de deux milliards de dirhams émiratis (près de 500 millions de dollars).
La Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca, le complexe portuaire Tanger-Med et la rocade méditerranéenne sont les plus emblématiques parmi les projets financés grâce à cette institution.
La présence du fonds sur le marché marocain gagne en vigueur avec une tendance vers la diversification des filières d’activité, comme en témoigne ses contributions dans des sociétés opérant sur le sol du Royaume. A titre d’exemple, ses prises de participation sont à hauteur de 40 % dans la société "Ittihad" de pêche maritime, de 33 % dans la société Delma pour l’investissement touristique, de 82 % dans le groupe Rabab et de 17 % dans "Annakhil Maroc-UAE".
Sans oublier la montée en force des opérateurs émiratis dans des créneaux prometteurs comme l’hôtellerie et les énergies renouvelables, secteur en plein essor au Royaume.
A cet égard, force est d’observer l’engagement des Emirats, même dans une conjoncture mondiale défavorable, à accompagner le plan national de développement des énergies renouvelables, lequel a ainsi bénéficié de facilités financières estimé à 300 millions de dollars US.
Autre initiative révélatrice est la contribution de la société émiratie Abar à la mise en place, en 2011, de l’Instance d’investissement touristique Wessal Capital, créée sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, en coopération avec trois pays du CCG, dont les Emirats.
Reste que les deux pays sont bien au fait du manque à gagner d’une coopération économique et commerciale plus dense, surtout qu’ils sont liés par un accord de libre-échange entré en vigueur en 2003.
En 2010, les échanges commerciaux entre le Maroc et les EAU ont évolué à 389 millions de dollars. Selon les chiffres officiels, les exportations émiraties au Maroc ont progressé de 61 % durant la dernière décennie.
Les Emirats exportent vers le Royaume principalement de l’aluminium, des produits issus de l’industrie plastique, les hydrocarbures et des produits culturels, et réexportent des appareils électriques, électroménagers, du prêt-à-porter et divers accessoires. Quant au Maroc, il exporte vers les EAU des minerais, des pierres précieuses, acier, prêt-à-porter, produits laitiers, fruits et dattes, entre autres.