Marine Le Pen dépose plainte pour diffamation contre Arnaud Montebourg
Marine Le Pen, la présidente du Front Nationale, a décidé de déposer plainte pour diffamation à l’encontre d’Arnaud Montebourg.
Après avoir condamné l’agression raciste dont le couple a fait l’objet mardi soir, la candidate d’extrême droite a fustigé "les accusations très graves de Madame Pulvar". "S’il suffit d’aller agresser quelqu’un en criant ‘Le Pen président’ pour que je sois responsable, l’Etat de droit s’est dégradé" en France. Selon elle, le rattachement au FN est abusif. "Lorsqu’il y a eu des extrémistes, je les ai mis à la porte. Vous ne pouvez pas – avant même une enquête de police – dire qu’il s’agit de membres du FN". "J’attends aussi que Mme Pulvar et M. Montebourg condamnent les agressions dont j’ai été victime".
Invité de l’émission "Expliquez-vous" sur Europe 1, Arnaud Montebourg a reconnu à Marine Le Pen le droit de porter plainte ("chacun peut porter plainte"). "Nous sommes tombés devant des militants qui scandaient le nom de Marine Le Pen. Elle ferait mieux de porter plainte contre eux", a-t-il suggéré, tout en observant avec indignation la "libération de la parole raciste. Il y a un problème. Ne laissez jamais passer une agression raciale", a-t-il ensuite lancé.
Pour le socialiste, "il y a eu plus de peur que de mal", même s’il convenait avoir échappé "à un moment difficile", préférant laisser la suite de l’enquête être gérée par les forces de l’ordre à qui il a tenu à rendre hommage, "pour leur délicatesse et leur dévouement".
De son côté, un témoin de l’agression a confirmé la version défendue par Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar. Europe 1 a recueilli le témoignage de la serveuse du bar qui a assisté à la scène. "Un groupe de jeunes était attablé et a agressé à la dame lorsqu’elle est passée devant eux. Ils ont vociféré des propos racistes de type "La France pour les blancs", des trucs comme ça", ajoute-t-elle.
Si la serveuse n’a aucun doute sur l’état d’ébriété des individus, elle ne confirme pas le jet de verres. "Il y a eu des jets de verres mais pas sur eux. Ils ont balancé des verres, ils étaient bourrés, les mecs, ils étaient là depuis l’après-midi. Je n’ai pas vu s’ils avaient été jetés sur eux, mais j’ai vu des verres cassés".