2012: Sarkozy maintient que son projet sera gagé par des économies
Nicolas Sarkozy maintient dans une interview publiée lundi par trois journaux régionaux que le coût de ses propositions pour le prochain quinquennat sera plus que compensé par des baisses de dépenses et des recettes fiscales supplémentaires.
"Pour y arriver, j’ai prévu 115 milliards d’euros d’efforts – 75 milliards sur les dépenses, 40 milliards sur les recettes", explique le président de la République, qui doit présenter son programme présidentiel cette semaine, vraisemblablement à son retour d’un déplacement de 24 heures, mercredi, à la Réunion.
Prié de dire s’il en restera à ce chiffrage, lors de la présentation de ce projet, il répond par l’affirmative.
Nicolas Sarkozy précise qu’il a déjà fait voter 32 des 40 milliards d’euros de recettes supplémentaires. "Pour les huit restant, je propose notamment l’impôt forfaitaire sur les grandes sociétés et la taxe pour les exilés fiscaux", dit-il.
Ce sont deux des propositions qu’il a mises en avant depuis son entrée officielle en campagne, le 15 février.
Il propose d’imposer une taxe minimum à une centaine de grands groupes ayant leur siège en France et une capitalisation d’au moins un milliard d’euros, afin qu’ils n’échappent pas totalement à l’impôt par le jeu de l’optimisation fiscale.
Cette taxe serait d’abord appliquée à leur chiffre d’affaires mondial, puis, après signature de conventions fiscales, à leur bénéfice mondial consolidé. Objectif : deux à trois milliards d’euros de recettes par an pour l’Etat.
Nicolas Sarkozy propose par ailleurs que les "exilés fiscaux" payent la différence entre ce qu’ils acquittent comme impôt à l’étranger sur les revenus de leur capital et ce qu’ils devraient payer en France. Il estime à 500 millions d’euros par an le rendement de cette mesure pour l’Etat français.
Dans la même interview, le chef de l’Etat sortant s’efforce d’enfoncer un coin entre son principal adversaire, le socialiste François Hollande, et le candidat du Front de Gauche, dont la cote ne cesse de monter dans les sondages et qui semble en mesure de prendre à Marine Le Pen (Front national) et François Bayrou (MoDem) le titre de "troisième homme" de cette élection.
Jean-Luc Mélenchon est "un homme de qualité" et "a au moins un mérite : il défend des idées", dit Nicolas Sarkozy, qui n’a au contraire de cesse de dépeindre François Hollande, depuis le début de la campagne, comme un candidat "sans idée".
Là encore, prié de dire quel est, selon lui, le principal défaut de son adversaire socialiste, il répond : "Sa difficulté à prendre des décisions."