Unesco: des candidats arabes lancent la bataille de la succession d’Irina

Un an avant l’expiration du mandat d’Irina Bokova, la bataille pour la succession est déjà lancée parmi des candidats arabes qui estiment légitime qu’une personnalité arabe dirige l’organisation onusienne pour la première fois de son histoire.

A Paris où siège l’Unesco, l’ancien ministre qatari de la Culture, Hamad bin Abdulaziz Al-Kawari, diplomate de carrière, a annoncé officiellement en début de semaine sa candidature, affichant sa volonté de donner "un nouvel élan" à l’organisation.

L’ancien ministre libanais de la Culture Ghassan Salamé, ancien diplomate onusien et universitaire, a également confirmé à l’AFP sa candidature annoncée la semaine dernière dans les médias libanais.

Quant à l’Egypte, elle envisage de présenter un candidat qui serait, selon des sources diplomatiques, le directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie, Ismaïl Serageldin.

Le mandat de Mme Bokova expire en 2017. Cette diplomate bulgare a récemment confirmé à l’AFP être candidate à la succession du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, dont le mandat s’achève à la fin de l’année.

En 2009, lorsqu’elle avait été élue pour un premier mandat à la tête de l’Unesco, devenant la première femme à diriger l’organisation spécialisée de l’ONU, Irina Bokova avait battu lors d’un vote serré le ministre égyptien de la Culture de l’époque, Farouk Hosni – accusé d’antisémitisme -, avant d’être réélue en 2013 pour un deuxième mandat.

"Tout le monde reconnaît que le groupe (arabe) est le seul qui n’a pas eu le poste de directeur général de l’Unesco", a déclaré à l’AFP M. Salamé. L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture vient de fêter ses 70 ans.

Mais il estime que si les Arabes n’arrivent pas à s’entendre, ils pourraient voir cette opportunité leur échapper.

– Intrigues libanaises –

M. Salamé, qui fut conseiller spécial de l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, défend "un ambitieux projet" qui permettrait à l’Unesco de "renouer avec son ambition originelle de servir l’éducation pour le paix", mais aussi qui pourrait "faire barrage à l’expansion des idéologies extrémistes de par le monde".

M. Kawari se pose également en promoteur de "l’éducation pour toutes et tous, meilleure arme contre le fanatisme" et prône le "renforcement de la vocation première de l’Unesco en relancant les débats et les réflexions avec les élites intellectuelles du monde entier".

Mais si le candidat du Qatar est soutenu à fond par son richissime gouvernement, il n’en est pas de même pour M. Salamé, le gouvernement libanais ayant décidé d’appuyer une candidate relativement inconnue.

Selon une source gouvernementale libanaise, Beyrouth a présenté officiellement la semaine dernière à l’Unesco "la lettre de candidature de Vera Khoury, déléguée permanente adjointe de Sainte-Lucie auprès de l’Unesco". Mme Khoury avait exprimé aux autorités libanaises, et notamment au ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, son "souhait de se porter candidate".

La candidate est une collaboratrice du milliardaire libanais Gilbert Chagoury, lui-même délégué permanent de Sainte-Lucie à l’Unesco. Les réseaux sociaux ont eu vite fait de dénoncer l’attitude du gouvernement libanais et de lancer une campagne d’appui à M. Salamé.

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