Tunisie: un douanier tué par des jihadistes près de la frontière avec l’Algérie
Un agent de la Garde douanière tunisienne a été tué dimanche par des jihadistes armés à Bouchebka, près de la frontière avec l’Algérie, ont annoncé la télévision d’Etat et le président d’un syndicat douanier.
Le président du syndicat, Ridha Ennasri, a parlé d’"une attaque terroriste contre une patrouille de la Garde douanière" à Bouchebka, dans le gouvernorat de Kasserine.
"Un agent de la douane a été tué et un autre a été grièvement blessé", a-t-il dit à l’AFP.
Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a renvoyé vers la direction générale des douanes.
Ces nouvelles violences interviennent alors qu’un policier a été tué mercredi par deux inconnus à moto dans la région de Sousse (centre-est), théâtre en juin de la pire attaque jihadiste de l’histoire du pays. Les autorités ont indiqué ne pas avoir établi s’il s’agissait d’un attentat jihadiste, l’enquête étant toujours en cours.
La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à une progression de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers et de 59 touristes au total.
Plusieurs attaques ont eu lieu dans la région de Kasserine, notamment sur le mont Chaambi, le principal maquis jihadiste de Tunisie où l’armée tente de déloger depuis fin 2012 des groupes armés.
Les autorités tunisiennes ont annoncé le mois dernier avoir tué trois dirigeants du principal groupe extrémiste armé tunisien lié à Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaa. Le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli avait assuré que cette opération avait "cassé le dos de la Phalange Okba Ibn Nafaa, (….) jusqu’à 90%".
Le chef de la Phalange, Lokmane Abou Sakr, avait lui été tué fin mars lors d’une opération des forces spéciales dans la région de Gafsa (centre).
Ce groupe est l’auteur de plusieurs attaques meurtrières contre les forces armées tunisiennes. Selon Tunis, il est aussi responsable de l’attentat contre le musée du Bardo le 18 mars (21 touristes et un policier tués), bien qu’il ait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Tunis a jugé possible une scission au sein de la Phalange Okba Ibn Nafaa, dont une partie aurait rejoint l’EI.
"Il n’y a pas encore de présence en Tunisie d’une organisation structurée appelée Daech. Cela n’empêche pas l’existence de certains éléments ayant prêté allégeance à Daech" dans le pays, avait dit M. Gharsalli lors d’une conférence de presse en juillet, utilisant un acronyme arabe de l’EI.
L’EI a aussi revendiqué l’attentat sanglant du 26 juin dans un hôtel près de Sousse qui a tué 38 touristes étrangers, dont 30 Britanniques.
Peu après cet attentat, les autorités tunisiennes ont réintroduit l’état d’urgence, donnant des pouvoirs accrus aux forces de l’ordre, et multiplié les descentes.