Trump entame une visite au Royaume-Uni, dans un climat hostile

Donald Trump entame jeudi sa première visite officielle au Royaume-Uni, où il rencontrera la Première ministre Theresa May et la reine Elizabeth II, mais son voyage sera ponctué de nombreuses manifestations hostiles, dans un contexte politique agité.

La visite insistera sur les liens commerciaux avec Londres, qui souhaite ardemment signer un accord de libre-échange avec Washington après le Brexit en mars 2019. Elle s’inscrit dans le cadre d’une tournée européenne qui se conclura par un sommet bilatéral historique avec le président russe Vladimir Poutine, lundi à Helsinki.

"Il n’y a pas d’alliance plus forte que notre relation spéciale avec les Etats-Unis et il n’y aura pas d’alliance plus importante dans les années à venir", a déclaré la Première ministre Theresa May dans un communiqué, malgré une série d’accrocs qui ont mis ce lien à mal depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire.

"Cette semaine, nous avons l’opportunité d’approfondir cette relation commerciale unique et d’entamer des discussions sur la manière dont nous façonnerons un partenariat commercial renforcé, ambitieux et durable", a-t-elle ajouté.

L’ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni, Woody Johnson, a assuré que M. Trump voulait "conclure un accord bilatéral", et "vite".

Donald Trump arrivera dans l’après-midi en provenance du sommet de l’Otan à Bruxelles et, après une cérémonie militaire, participera avec son épouse Melania à un dîner au palais de Blenheim, imposante résidence de campagne près d’Oxford, où naquit Winston Churchill. Parmi les invités figurent de nombreux représentants du monde économique.

Couche-culotte

Le couple passera la première nuit à Winfield House, résidence de l’ambassadeur américain située dans Regent’s Park. Il s’agira de son unique incursion à Londres.

Officiellement, le peu de temps passé dans la capitale britannique ne vise pas à éviter les manifestations anti-Trump qui y sont prévues.

Outre Blenheim, des manifestants se masseront jeudi soir près de Winfield House, avec le mot d’ordre de faire du bruit tandis que seront diffusés les pleurs d’enfants retenus par les autorités américaines après être arrivés illégalement aux Etats-Unis.

D’autres protestations sont prévues à travers le Royaume-Uni. Mais le point d’orgue devrait être vendredi à Trafalgar Square, à Londres, où des milliers de personnes dénonceront la politique migratoire de Trump, son "sexisme" et son "déni" du changement climatique.

En matinée, un ballon géant le représentant en couche-culotte flottera près du Parlement.

Pendant ce temps, le président visitera la prestigieuse académie royale militaire de Sandhurst avec Theresa May avant des discussions bilatérales à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres.

Outre le commerce, les échanges porteront sur le Brexit, la Russie et le Proche-Orient.

Embarras

Londres s’est présenté comme un bon élève pour avoir répondu à l’appel de Trump à ses alliés de l’Otan de contribuer davantage, en annonçant le déploiement de troupes supplémentaires en Afghanistan. Mme May a souligné aussi que son pays était l’un des cinq membres de l’organisation à atteindre l’objectif de consacrer 2 % du PIB à la défense.

Mais cette belle entente affichée a été plusieurs fois écornée par le président, encore mardi lorsqu’il a déclaré que le Royaume-Uni est "quelque peu dans la tourmente" après la démission de deux poids lourds du gouvernement, en désaccord avec Mme May sur le Brexit.

Il n’a pas exclu de rencontrer l’un d’eux, son "ami" Boris Johnson, ce qui pourrait mettre Theresa May dans l’embarras alors qu’elle tente de rasseoir son autorité sur son Parti conservateur très divisé.

Vendredi après-midi, le couple présidentiel prendra le thé avec la reine Elizabeth II au château de Windsor, où il sera accueilli par une garde d’honneur, avant de passer le week-end en privé en Ecosse, où M. Trump possède deux golfs.

Des milliers de policiers seront mobilisés dans le cadre de cette visite, pour un coût estimé entre 8 et 10 millions de livres (9 à 11,3 millions d’euros). Ce qui fait grincer des dents des responsables policiers régionaux dont les forces sont déjà bien occupées sur d’autres fronts, comme la Coupe du monde de football ou les empoisonnements au Novitchok.

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