Ryad fait au Liban la même chose qu’au Qatar (ministre qatari)

L’Arabie saoudite veut "soumettre" le Liban exactement comme elle tente de le faire avec le Qatar, a déclaré vendredi le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohamed Abderrahmane Al-Thani.

Ryad veut "forcer les petits pays à la soumission" au Moyen-Orient, a-t-il déploré lors d’une rencontre avec la presse à Washington, où il se trouve pour une visite de quelques jours.

Selon lui, "exactement ce qui est arrivé au Qatar il y a six mois se reproduit maintenant avec le Liban", dont le Premier ministre Saad Hariri a annoncé il y a près de deux semaines sa démission depuis Ryad, sous la pression du royaume saoudien d’après la plupart des observateurs.

Un groupe de pays arabes menés par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont rompu début juin leurs relations avec le Qatar voisin, l’accusant d’être trop proche de l’Iran, grand rival régional de Ryad, et de soutenir des groupes islamistes radicaux.

Depuis, ces pays imposent un blocus économique à Doha, et la crise est dans une impasse, malgré des tentatives avortées de médiation, notamment de la part des Etats-Unis.

"Nous apprécions beaucoup le rôle joué par l’administration Trump" pour "tenter de trouver une solution et encourager les parties à dialoguer", a expliqué le chef de la diplomatie du Qatar.

Au sujet d’une invitation du président américain Donald Trump en vue de négociations à Camp David, il a affirmé que "les Saoudiens et les Emiratis" n’avaient "malheureusement pas donné suite". "Ils ont dédaigné tous ces efforts et n’ont fait que poursuivre leur escalade contre le Qatar", a-t-il dénoncé.

"Les dirigeants en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis devraient comprendre qu’il y a un ordre international qu’ils doivent respecter", "aucun pays n’a le droit d’interférer dans les affaires d’autres pays", a insisté le ministre qatari.

Cheikh Mohamed Abderrahmane Al-Thani a déploré la multiplication des crises dans la région, au Yémen, au Liban et au Qatar, mettant en cause à chaque fois la responsabilité de Ryad. "C’est un chemin très risqué pour la région", a-t-il prévenu. (afp)

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