Que se passe-t-il en Guinée Conakry ?

Un deuxième tour repoussée le plus loin possible (19 septembre), un premier ministre qui veut reformer la constitution, un colonel peu pressé de passer le témoin et, enfin, un président de la CENI, Ben Sékou Sylla, condamné pour «fraudes électorales ». La coupe est pleine.

Très attendu par la classe politique guinéenne, la juridiction de Dixinn par la voie de son président, Seydouba Camara a condamné Ben Sékou Sylla, en convalescence à Paris et El Hadji Boubacar Diallo, responsable de la Planification de cette même commission électorale indépendante, à un an de prison ferme avec une peine d’amende de 2 millions de francs guinéens.

Selon une source judiciaire, Ben Sékou Sylla, président de la CENI, évacué à Paris pour suivre des soins médicaux, en tant que prévenu dans ce dossier, ne s’est pas présenté lors du jugement et ne s’est pas fait aussi représenter, a été jugé en son absence par le tribunal de la banlieue de Conakry. Dans ce procès ouvert par cette juridiction, un autre prévenu, El Hadji Boubacar Diallo, accusé d’avoir gardé dans les tiroirs de son bureau des quantités importantes de bulletins de vote du candidat du Rassemblement pour le Peuple de Guinée dans les circonscriptions de Lola et Mandiana, en Haute Guinée, considérés comme le fief de Alpha Condé.

" Nous avons jugé l’affaire sur la base des informations et des pièces à conviction mises à notre disposition par le parti que dirige Alpha Condé" a avoué notre source.

Dans les milieux judiciaires, à Conakry, les avis semblent être partagés quant au verdict du jugement des prévenus. " Ces prévenus jouissent de l’immunité encore, compte tenu de leur statut d’agent en exercice d’un processus électoral" ont estimé nos interlocuteurs.

Pour rappel, le président Ben Sékou Sylla qui prolonge son séjour parisien et dont la neutralité avait fait l’objet de contestation n’a pas attendu la proclamation des résultats par la Cour suprême de Conakry, au terme du recours des partis politiques.

Au lendemain de la plainte déposée par l’adversaire de Cellou Dalein Diallo, un membre de la CENI, en sa qualité de juge assermenté, avait démissionné sous prétexte que le premier tour de l’élection présidentielle est entaché d’irrégularités.

Le second tour de la présidentielle guinéenne pour départager les deux challengers en lice, Cellou Dalein, arrivé en tête ( 43%) et Alpha Condé ( 20%) est fixé le 19 septembre prochain.

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