"On me demande de me taire contre ce fascisme (…) Mais que se produira-t-il s’ils y arrivent, faut-il toujours détruire au lieu de construire ?", s’est interrogé le pianiste, soulignant que des procureurs avaient lancé une nouvelle enquête à son encontre pour des propos utilisés récemment sur un plateau de télévision où ils s’en est pris à des citoyens qui lui avaient intenté un procès pour blasphème.
"C’est des voyous, des bons à rien", a notamment assené M. Say.
Si les procureurs l’estiment nécessaire, une nouveau procès pourrait être intenté contre Fazil Say.
Sur son compte Facebook, le pianiste qui est également compositeur, a estimé qu’"un pianiste ne peut aller en prison, sa vie se terminera", répétant que s’il était condamné à purger une peine, il préférerait s’exiler avec sa fille de 12 ans.
Agé de 42 ans, Fazil Say a été inculpé au début de l’été pour avoir "insulté les valeurs religieuses d’une partie de la population" dans des messages diffusés sur Twitter dans lesquels il s’est moqué des musulmans pieux. Il encourt une peine de 18 mois de prison.
Dans l’acte d’accusation, on reproche au le pianiste qui revendique son athéisme, d’avoir envoyé des messages tels que: "je ne sais pas si vous vous en êtes aperçus, mais s’il y a un pou, un médiocre, un magasinier, un voleur, un bouffon, c’est toujours un islamiste".
La justice a été saisie par trois particuliers qui s’estimaient offensés par ses propos sur les réseaux sociaux.
Le procès intenté à Fazil Say a relancé la controverse sur une islamisation de la société turque sous la direction du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002.
La deuxième audience de son procès est prévue pour février.