Mosquée occupée à Poitiers : gardes à vue prolongées pour 4 militants d’extrême droite

Des gardes à vue prolongées et peut-être une dissolution à l’horizon. Après l’occupation, samedi, du chantier de la future grande mosquée à Poitiers, des voix se sont élevées, parmi lesquelles celle de Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, pour l’interdiction de Génération identitaire, branche jeunesse du Bloc identitaire, à l’origine de l’action. A Poitiers, un palier a été franchi et, pour le Conseil français du culte musulman (CFCM), cet acte mené par un commando de 70 jeunes venus de toute la France est «sans précédent dans notre pays».


Poitiers : une mosquée occupée par un… par BFMTV

La garde à vue de quatre militants français d’extrême droite ayant participé à l’occupation d’une mosquée en construction à Poitiers (centre) a été prolongée dimanche, alors que les appels à une réaction judiciaire ferme se sont multipliés.

Les quatres jeunes, âgés de 23 à 26 ans, parmi lesquels deux étudiants et deux jeunes actifs, auraient "un rô le important" au sein du groupe Génération identitaire (GI), à l’initiative de l’occupation pendant plusieurs heures samedi du chantier de la future grande mosquée de Poitiers, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête.

Samedi à l’aube, 73 militants se revendiquant du groupuscule Génération identitaire, venus de toute la France, avaient investi le bâtiment, s’installant sur les toits et déployant des banderoles, indiquant notamment que "Charles Martel a battu les arabes à Poitiers en 732".

Leur action, qui intervient après une série de polémiques en France centrées sur l’islam, a suscité des condamnations quasi-unanimes au sein de la classe politique.

Dimanche, les appels à une grande fermeté judiciaire se sont multipliés, des associations antiracistes et partis de gauche appelant à la dissolution pure et simple du groupe, récemment créé par le Bloc identitaire, un parti d’extrême droite spécialisé dans l’activisme sur internet, qui rejette l’immigration et l’islam avec virulence.

Le Rassemblement des musulmans de France s’est lui inquiété "du climat d’islamophobie" de plus en plus large en France et a appelé à des mesures "pour endiguer cette forme de xénophobie qui porte atteinte aux grandes valeurs de la République".

Samedi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait condamné "fermement cette provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable".

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait exprimé "sa profonde inquiétude face à cette nouvelle forme de violence antimusulmane", soulignant que cette occupation d’une mosquée était "sans précédent dans l’histoire" de la France, qui abrite la plus importante communauté musulmane d’Europe, avec 4 à 6 millions de membres.

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