La publication de ces listes s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée, dans la mesure où, au-delà des listes, il a été procédé à la prise de mesures qui auront "un effet positif sur le secteur", a-t-il dit lors d’une réunion de la commission des infrastructures, de l’énergie et des mines à la Chambre des Représentants, consacrée au suivi du sujet des agréments du transport routier, des listes des bénéficiaires des agréments de transport de voyageurs ainsi que ceux des carrières de sable.
Dans l’attente d’une réforme institutionnelle et structurelle du secteur du transport, qui nécessite une certaine progression, consultation et consensus, le ministère de tutelle a levé les restrictions à l’accès à certains métiers de transport, adopté un nouveau cahier de charges pour le transport routier touristique, opté pour la procédure de déclaration et un cahier de charges pour les transports du personnel et scolaire pour le compte d’autrui, a-t-il indiqué, notant, dans ce sens, que ce dernier est entré en vigueur le 16 avril dernier.
Il a été aussi procédé à l’élaboration d’une feuille de route pour la régularisation du secteur informel du transport et l’adoption d’un cahier de charges du transport en commun dans le monde rural, a poursuivi le ministre.
Parmi les mesures prises, le responsable a également cité l’annonce d’un appel d’offres, durant le mois de mai, pour la création d’un quatrième réseau de contrôle technique, la discussion avec l’ensemble des professionnels du projet de cahiers des charges pour l’exercice de l’activité de contrô le technique, l’annonce d’un appel d’offres, en mai, pour déléguer la gestion des infractions enregistrées par les appareils automatiques et la mise en place d’un cahier des charges pour l’ouverture et l’exploitation d’une auto-école.
Par ailleurs, M. Rebbah a tenu à rappeler que l’ensemble des intervenants ont appelé, lors de la discussion de la déclaration gouvernementale, à la publication des listes des bénéficiaires des agréments comme prélude à la lutte contre l’économie de rente, notant qu’une fois ces listes publiées, ceux-même qui ont salué cette initiative au début, l’ont qualifié, ensuite, "d’acquis politique partisan".
"Qu’est ce qui empêchait, auparavant, de publier les listes des bénéficiaires des agréments de transport et de combattre l’économie de rente ?", s’est-il interrogé, avant d’insister que la lutte contre la rente n’est pas un sujet pour exploitation politicienne, mais une question qui requiert la conjugaison des efforts de l’opposition et de la majorité.
De son côté, la députée Hasna Abou Zaid, du groupe socialiste, a considéré que la publication des listes des bénéficiaires des agréments de transport constitue seulement "un pas qui ne peut être élevé au rang de lutte contre l’économie de rente, dans la mesure où il ne s’inscrit pas dans un plan gouvernemental destiné à attaquer les racines même de la rente", ajoutant, à cet effet, que cette action a ciblé les bénéficiaires, qui forment le maillon le plus faible de la chaine de l’économie de rente.
Le groupe socialiste "a toujours soutenu les efforts de lutte contre l’économie de rente et la corruption, mais il attend une stratégie claire du gouvernement dans ce sens et non seulement la publication des listes des bénéficiaires", a-t-elle dit, faisant remarquer que "tout recul devant la rente est de nature à donner de mauvais signaux au citoyen et à altérer sa confiance en le gouvernement, en particulier sous l’ère d’une nouvelle constitution accordant de larges prérogatives au gouvernement".
Mettant en garde contre l’ouverture du secteur du transport à la concurrence, le député Omar Sentissi, du groupe istiqlalien pour l’unité et l’égalitarisme, a, quant à lui, prévenu de "se cacher derrière le volet social" pour ne pas avancer dans l’organisation du secteur, étant donné les importants revenus qu’il peut apporter au budget de l’Etat.
M. Sentissi a aussi tenu à relever que la publication des listes des bénéficiaires s’insère dans le cadre du droit à l’information, contenu dans la Constitution.