Très loin en deuxième position viennent les Yéménites avec une part de 12,3%, suivis des Centrafricains (9,9%) et des Ivoiriens (4,5%), précise le HCP dans une note sur les résultats de l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021, qui a couvert un échantillon de 3.000 migrants répartis en 2.200 migrants régularisés ou en situation irrégulière et 800 réfugiés ou demandeurs d’asile.
Parmi l’ensemble des migrants régularisés ou en situation irrégulière, 16,7% sont originaires de la Côte d’Ivoire, 15,9% du Sénégal, 13,2% de la Guinée, 10,1% de la République Démocratique du Congo, 8,7% du Cameroun, 4,9% du Mali, 2,3% de la République de Centrafrique et 15,1% d’autres pays africains, fait savoir la même source.
La majorité des migrants (84,9%) ont quitté leurs pays d’origine à partir de l’année 2010 (82% parmi les hommes et 89,3% parmi les femmes) contre 15,1% avant 2010. Presque la moitié d’entre eux (46,4%) sont partis de leurs pays d’origine depuis 2016 dont 30,4% entre 2016 et 2018 et 16% entre 2019 et 2021.
Ladite note indique également que presque les deux tiers des migrants (61,2%) sont arrivés directement au Maroc de leur pays d’origine, les femmes (65%) relativement plus que les hommes (58,7%). Près de 38,8% ont déjà vécu dans d’autres pays pendant trois mois ou plus en dehors de leur pays d’origine et du Maroc, dont 22,8% dans un seul pays, 10,1% dans deux pays, 4,2% dans trois pays et enfin 1,8% dans quatre pays et plus.
Par ailleurs, le HCP note que près de 5,8% des migrants ont résidé au Maroc plus d’une fois, relativement plus parmi les hommes (6,5%) que parmi les femmes (4,8%). Les migrants arrivés au Maroc pour la première fois représentent 94,2%.
Le voyage des migrants du pays d’origine jusqu’au Maroc a coûté en moyenne 1.940 dollars américains, sans différence significative entre les hommes et les femmes. Ce coût est le plus élevé parmi les Syriens (3.760 dollars), les Yéménites (2.280 dollars), les ressortissants de la RDC (2.020 dollars) et le plus faible parmi les Sénégalais (920 dollars) et les Guinéens (1.040 dollars).
En outre, le HCP souligne que plus d’un tiers des migrants (39,1%) ont quitté leur pays d’origine principalement pour des raisons liées à la guerre, l’insécurité et la persécution, 37,9% parmi les hommes et 41% parmi les femmes. La recherche d’emploi ou à l’amélioration des conditions de vie viennent en seconde position avec 36,7% (39,9% parmi les hommes et 32,1% parmi les femmes).
L’éducation et la formation sont évoquées par 14,1% des migrants, particulièrement parmi les hommes pour lesquels cette proportion est de 16% contre 11,4% pour les femmes. Le regroupement familial (mariage ou rejoindre la famille) se place en 4ème position avec 4,7% des migrants et concerne relativement plus les femmes (8,9%) que les hommes (1,8%).
Un peu moins de la moitié des migrants (44,5%) ont fait mention de difficultés rencontrées en cours d’émigration. Les principales difficultés nommément citées sont par ordre d’importance, le manque d’argent avec 17,7%, l’épuisement physique dû à la marche, la faim et la soif 17,5%, la violence physique et psychologique (13,7%), le harcèlement sexuel ou viol 7,8% (17,7% parmi les femmes et 1,7% parmi les hommes), l’arrestation et détention (7,7%) et le refoulement, expulsion et déportation (6%).
Aussi, le HCP fait remarquer que 4,3% de femmes ont subi une grossesse ou un accouchement lors du voyage.
Conscient de l’importance des données sur les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des migrants pour améliorer la connaissance et la compréhension du phénomène migratoire, le HCP a entrepris, depuis 2018-2019, la réalisation d’une enquête sur la Migration Internationale.
La première phase de cette opération, qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération MEDSTAT, mis en œuvre dans les pays du Sud de la Méditerranée, a porté sur les Marocains Résidant à l’Etranger (MRE), les migrants de retour et les intentions d’émigration des Marocains non migrants.
Aujourd’hui, il s’agit de la seconde phase de cette enquête qui a concerné les migrants forcés âgés de 15 ans et plus, comprenant les migrants en situation administrative irrégulière, les migrants régularisés, les réfugiés et les demandeurs d’asile au Maroc.
Elle s’est focalisée sur les migrants originaires de l’Afrique subsaharienne et d’autres nationalités forcées par les circonstances de se trouver sur le territoire marocain (Syriens, Libyens, Irakiens et autres).
L’échantillon des réfugiés et demandeurs d’asile a été tiré à partir de la base de données fournie par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Celui des migrants irréguliers ou régularisés a été tiré en utilisant la méthode des quotas basée sur les structures des migrants ayant bénéficié des opérations de régularisation selon les villes, le sexe, l’âge et le pays d’origine.
La collecte des données a été réalisée en combinant le mode d’interview par téléphone et en face à face, et en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.