"Les Français juifs ne doivent plus avoir peur d’être juifs" et "les Français musulmans ne doivent plus avoir honte d’être musulmans", a déclaré Manuel Valls, lors d’un déplacement à Créteil, dans la banlieue est de Paris, cinq mois après une agression antisémite dans cette ville et trois mois après les attentats jihadistes qui ont fait 17 morts à Paris.
Le plan de lutte contre le racisme promis alors par le président François Hollande prévoit notamment que le racisme et l’antisémitisme constituent une "circonstance aggravante" lors de la commission de délits ou de crimes. La répression des discours de haine passera du droit de la presse au droit pénal, moins libéral.
Si le Parlement suit les propositions du gouvernement, il sera par ailleurs possible d’engager des actions de groupe contre les discriminations dont souffrent de nombreuses personnes en raison de leur origine ou de leur orientation sexuelle.
Les actes antisémites et antimusulmans sont en forte hausse en France, dans un contexte marqué par les attentats jihadistes du début de l’année. Le 9 janvier, quatre personnes avaient été tuées dans un magasin cacher à Paris. Deux jours plus tôt 12 personnes avaient été tuées lors d’une attaque contre le siège du journal satirique Charlie Hebdo.
Le 1er décembre à Créteil, un couple de confession juive avait été séquestré à son domicile, la jeune femme violée et leur appartement cambriolé.
Depuis les attentats de janvier, les actes antimusulmans ont aussi explosé selon l’Observatoire de l’islamophobie, une association musulmane qui en a recensé 226, six fois plus que lors de la même période de l’an dernier.