Le maintien de la Grèce dans l’euro fait débat en Allemagne

L’aide allouée à la Grèce n’est pas illimitée et Athènes ne doit pas compter sur un nouveau plan de sauvetage, a averti samedi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Sch„uble.

"Il n’est pas possible de jeter l’agent dans un puits sans fond. Nous ne pouvons pas encore mettre sur pied un nouveau plan d’aide", a-t-il déclaré lors d’une "journée portes ouvertes" des services publics.

Le ministre a, par ailleurs, assuré que l’euro restait une monnaie stable et s’est félicité de l’absence de signes inflationnistes.

Dans une interview au journal autrichien "Tiroler Tageszeitung", le président de l’Eurogroupe a déclaré pour sa part que la Grèce ne sortirait pas de la zone euro à moins d’un "refus total" de sa part de réaliser un quelconque de ses objectifs en matière de réformes.

"Cela ne se produira pas, à moins que la Grèce ne bafoue tous ses engagements et ne respecte aucun accord", a déclaré le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker quelques jours avant sa rencontre avec le Premier ministre grec, Antonis Samaras.

"Dans l’hypothèse d’un refus total de la Grèce s’agissant de la consolidation de son budget et des réformes structurelles, il faudra revoir la question", dit-il.

Le président de l’Eurogroupe affirme s’attendre à ce qu’Athènes redouble d’efforts pour réaliser ses objectifs en matière de réformes, ce qui rendra ce scénario non pertinent.

Le chef du gouvernement grec, remis des suites d’une opération à l’oeil, se rend cette semaine dans plusieurs capitales européennes pour rencontrer le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merke, de même que Jean-Claude Juncker.

A cette occasion, Antonis Samaras devrait proposer un réechelonnement de deux ans des réformes douloureuses exigées par les bailleurs de fonds de la Grèce en échange de la poursuite de leur aide. Il invoquera à cet effet le coût social très élevé des ces sacrifices demandés à ses compatriotes.

"SI NOUS NE SOMMES PAS CAPABLES…"

Pour le président de l’Eurogroupe, ce sursis de deux ans n’est pas pour le moment une nécessité urgente mais dépendra des résultats de la mission de la "troïka" (Commission et Banque centrale européennes et Fonds monétaire international).

Dans un article que publiera dimanche le "Tagesspiegel am Sonntag", le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, déclare que Berlin n’acceptera pas d’étudier "en substance" un assouplissement des réformes convenues avec Athènes.

Le ministre invite également le gouvernement d’Athènes à "prendre en compte avec le plus grand sérieux la position du gouvernement allemand".

Dans un autre article que publiera dimanche la "Frankfurter Allgemeine Sonntagzeitung", le commissaire européen à l’Energie, GÂ�nther ™ttinger, estime que la zone euro devrait faire tout son possible pour conserver la Grèce dans ses rangs et met en garde sur les conséquences imprévisibles qu’aurait une sortie de la Grèce.

"Si nous ne sommes pas capables de conserver dans la zone euro un pays ne représentant que trois pour cent de la dette totale de l’Europe, personne ne nous fera confiance pour régler les problèmes majeurs", souligne le commissaire.

Revenant ses déclarations précédentes, Jean-Claude Juncker précise sa pensée: "J’ai bien dit qu’une sortie de la Grèce serait gérable. Ce que je voulais dire, c’est que ce serait techniquement gérable, mais ingérable au plan politique et cela engendrerait des risques imprévisibles".

Comme on lui demande ce qu’il entend par "techniquement gérable", il répond: "Cela veut dire que les Grecs devront revenir à leur propre devise. Cela demanderait une préparation extrême. Mais plus cette hypothèse est évoquée, plus les gens intégreront cette hypothèse dans leur tête que ce travail est en train d’être fait. Ce qui n’est pas le cas".

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