Le Saint-Siège a annoncé mardi soir qu’il n’était plus secrétaire à l’Economie du Vatican. "Je peux confirmer que le cardinal George Pell n’est plus préfet du secrétariat pour l’Economie", a écrit sur Twitter le porte-parole du Vatican Alessandro Gisotti, faisant référence au troisième poste le plus important du Vatican.
George Pell avait été nommé à ce poste en février 2014, et le mandat dure habituellement cinq ans.
Le verdict à son encontre a été rendu le 11 décembre par un tribunal australien mais n’a été rendu public que mardi, pour des raisons légales. "Le cardinal George Pell a toujours défendu son innocence et continue de le faire", ont indiqué dans un communiqué ses avocats, qui ont dit avoir fait appel.
C’est une nouvelle gifle pour une Eglise catholique qui vient d’organiser un sommet historique sur la lutte contre la pédophilie, au terme duquel le pape François a promis dimanche "une lutte à tous les niveaux", mais peine à convaincre les victimes du sérieux de sa réponse face à la gravité et l’ampleur des crimes pédophiles dans ses rangs.
"C’est une nouvelle douloureuse", a réagi le Saint-Siège, exprimant son "profond respect" pour la justice australienne et rappelant que le cardinal Pell "a réaffirmé son innocence et qu’il a le droit de se défendre jusqu’en dernière instance".
Le tribunal de Melbourne a jugé le cardinal de 77 ans coupable d’un chef d’agression sexuelle et de quatre chefs d’attentat à la pudeur contre deux enfants de choeur alors âgés de 12 et 13 ans.
Il a notamment été reconnu coupable d’avoir imposé une fellation à l’un et de s’être masturbé en se frottant contre l’autre adolescent. Des faits commis dans les années 1990 dans la sacristie de la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne dont George Pell, figure du traditionalisme catholique australien, était l’archevêque.
Le tribunal de Melbourne avait pris en mai 2018 une ordonnance qui interdisait aux médias toute couverture des débats et même la simple mention de l’existence de cette affaire, sous peine de poursuites.
Cette "obligation de silence" avait été imposée pour protéger le jury d’un second procès lors duquel le cardinal Pell devait être jugé pour d’autres faits présumés d’agression sexuelle, remontant aux années 1970.
Mais l’accusation a décidé de renoncer à cette seconde série de poursuites, ce qui a provoqué la levée mardi du blackout médiatique sur la première affaire, autorisant les médias à annoncer le verdict de culpabilité.
La peine à laquelle Mgr Pell sera condamné n’a pas encore été fixée. Une nouvelle audience est prévue mercredi, à l’issue de laquelle il pourrait être placé en détention.