La ministre française des Armées en Irak pour évoquer la coopération militaire anti-EI
La ministre française des Armées Florence Parly a prévenu vendredi à Bagdad que « le travail n’est pas terminé » au moment où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) est en passe d’être totalement défait en Irak et en Syrie.
Mme Parly a précisé que cette coopération pourrait se poursuivre "dans le cadre de la coalition (internationale anti-EI, ndlr) mais aussi sur un plan bilatéral", alors qu’une proposition de loi au Parlement irakien, qui veut imposer un calendrier de départ aux Américains, suscite l’inquiétude des forces étrangères stationnées dans le pays.
Les récents propos du président américain Donald Trump sur sa volonté de "surveiller l’Iran" depuis l’Irak ont donné un nouveau souffle au sentiment anti-américain, premier contingent de la coalition, dans le pays.
Mme Parly doit s’entretenir avec le président irakien Barham Saleh et le Premier ministre Adel Abdel Mahdi à "un moment particulier", a-t-elle dit: "le califat territorial (de l’EI, ndlr), qui n’est pas encore anéanti, est en voie d’être défait".
M. Trump a prédit mercredi la "libération" imminente de "100%" des territoires jadis contrôlés par l’EI.
Mais "le travail n’est pas terminé", a prévenu Mme Parly. "Il faut continuer la lutte contre Daech et le terrorisme dans la région parce qu’aujourd’hui, Daech est probablement en train de poursuivre sa réorganisation de façon souterraine et dispersée", a-t-elle affirmé, utilisant un acronyme arabe de l’EI.
Les ministres de la Défense de la coalition anti-EI se réuniront le 15 février à Munich, en Allemagne, "pour déterminer comment la coalition souhaite et peut maintenir une présence et une intervention, et sous quelle forme elle pourrait avoir à le faire", selon la ministre.
Mais "c’est une proposition qui sera faite sous réserve que l’Irak accepte les conditions de cette présence. Nous sommes sur un territoire souverain", a-t-elle assuré.
Paris mobilise 1.200 militaires via des opérations aériennes, des forces spéciales en Syrie, de l’artillerie et des formations de l’armée irakienne.
Au menu des discussions avec l’Irak figure également le cas des jihadistes français détenus par les autorités irakiennes. "Nous avons toujours dit que c’était aux autorités irakiennes d’en assurer le jugement. Ce processus va se poursuivre", a commenté Mme Parly.
La ministre a refusé de s’exprimer sur les différentes hypothèses entourant le sort des jihadistes français en Syrie, dont le retour en France est un sujet ultra-sensible pour Paris.
"Je ne vais pas élaborer publiquement sur des scénarios qui pourraient mettre en péril la sécurité des Français. Ce dont je m’estime responsable dans ma fonction, c’est éviter qu’un certain nombre de jihadistes se retrouvent dans la nature et se dispersent", a-t-elle seulement déclaré.
Après avoir annoncé retirer prochainement ses troupes de Syrie, Washington, qui redoute que les prisonniers de ses alliés kurdes ne s’échappent, pousse désormais les pays d’origine à rapatrier leurs ressortissants ayant rejoint des territoires tenus par l’EI.