Les six pays affectés par la décision de Téhéran sont: la France, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Portugal, selon Press TV. L’agence de presse semi-officielle Mehr affirme en revanche que la décision n’est pour l’instant appliquée qu’à la France et aux Pays-Bas. Les quatre autres pays auraient été sommés de signer des contrats à long terme, sous peine d’être également privés de pétrole iranien.
Les ventes de pétrole à l’Europe représentent environ 18% du total des exportations iraniennes de brut mais l’Iran assure avoir déjà trouvé des acheteurs pour compenser l’éventuelle perte.
L’UE a pris des sanctions supplémentaires pour tenter d’amener l’Iran à renoncer à ses activités nucléaires potentiellement militaires, même si Téhéran soutient que le but du programme est strictement civil.
Parallèlement, l’agence de presse officielle iranienne IRNA a annoncé mercredi le début de l’approvisionnement du réacteur de recherche de Téhéran en combustible nucléaire produit nationalement. Le président Mahmoud Ahmadinejad a lui-même introduit la première barre "made in Iran" lors d’une cérémonie diffusée en direct par la télévision d’Etat.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères a estimé que les dernières annonces de Téhéran concernant le nucléaire constituaient "autant de motifs de préoccupation supplémentaires pour la communauté internationale".
"Une nouvelle fois, alors que nous attendons de l’Iran qu’il se mette en conformité avec ses obligations internationales au titre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du Conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique, NDLR), ce pays choisit de faire des annonces qui vont à l’inverse de la volonté de coopération", a noté Romain Nadal lors du point de presse électronique du mercredi.
"Le programme nucléaire militaire iranien constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces sur la paix non seulement de la région mais sur la paix du monde" et "nous avons la conviction que l’Iran continue à développer ce programme", a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, à l’Assemblée nationale. "Ces annonces de l’Iran ne font que renforcer cette conviction", a souligné M. Nadal.
"Nous n’accepterons pas un Iran doté de l’arme nucléaire. Pour reprendre, le dialogue devra porter sans préconditions sur le programme nucléaire. Le choix appartient à l’Iran, mais il doit bien mesurer que rester dans cette impasse, ce serait courir le risque de voir d’autres acteurs recourir à l’option militaire", a souligné M. Juppé mercredi devant la commission étrangère du Parlement européen à Strasbourg. Israël a menacé de lancer des frappes contre des installations nucléaires iraniennes.