Mme Georgieva, âgée de 66 ans depuis le 13 août, a bénéficié d’un changement de statut du Fonds monétaire international, relatif à la limite d’âge, pour rendre valide sa candidature.
Depuis 1951, le règlement du Fonds interdisait en effet la désignation d’un candidat âgé de 65 ans ou plus à ce poste et ne permettait pas au titulaire du poste d’exercer ses fonctions au-delà de son 70e anniversaire.
"La période de présentation des candidatures au poste de directeur général s’est achevée le vendredi 6 septembre. Une candidate, Mme Kristalina Georgieva, actuellement directrice générale de la Banque mondiale et ressortissante bulgare, a confirmé sa volonté d’être candidate", a annoncé lundi le FMI.
Le conseil d’administration va désormais organiser des réunions entre l’unique candidate et les administrateurs pour une nomination au plus tard le 4 octobre, soit peu de temps avant les réunions annuelles d’automne.
Georgieva Kristalina, qui doit remplacer Christine Lagarde démissionnaire pour diriger la Banque centrale européenne (BCE), a déjà commencé sa tournée auprès des dirigeants des pays membres pour faire valoir sa candidature.
Elle a ainsi posté récemment sur son compte Twitter des photos d’elle et du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi assortis de commentaires: "Je partage votre engagement pour le développement de l’Afrique".
L’Egypte est l’un des nombreux pays membres du FMI à avoir bénéficié d’une importante aide (près de 12 milliards de dollars depuis 2016) en échange de programmes de réformes.
"Avec énergie et passion"
Mme Georgieva, économiste de formation, s’est aussi rendue il y a quelques jours en Bulgarie, son pays d’origine, où elle a rencontré le Premier ministre Boyko Borissov et le président de la Banque nationale Dimitar Radev.
Avec le ralentissement de l’économie mondiale en particulier en Europe et la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, Georgieva Kristalina va devoir s’atteler à une tâche ardue pour inciter les pays à prendre les mesures nécessaires pour ne pas faire dérailler la croissance.
La crise économique argentine sera probablement l’un des dossiers les plus épineux à court terme alors que les critiques se multiplient contre le FMI qui a accordé l’an passé un prêt de 57 milliards de dollars au pays en échange d’une cure d’austérité budgétaire.
Le gouvernement d’Argentine a récemment demandé un rééchelonnement de la dette alors que les premiers remboursements devaient intervenir en 2021.
Le FMI a récemment indiqué qu’il continuerait à rester aux côtés de l’Argentine. Mais nombreux sont ceux qui ont en mémoire l’année 2001 quand le pays sud-américain, incapable de faire face aux échéances de remboursement de sa dette, avait connu le plus important défaut de paiement de l’histoire. La grave crise économique et sociale avait traumatisé les Argentins et les marchés.
Cheveux courts, Kristalina Georgieva, avenante et souriante, avait été désignée comme la candidate de l’Union européenne le 2 août à l’issue d’un vote serré en raisons de divisions au sein de l’UE.
Forte d’une solide expérience dans la finance internationale, elle bénéficie également d’être femme.
A la Banque mondiale, où elle a effectué l’essentiel de sa carrière avant d’en devenir directrice générale en 2017, elle s’est forgée une expertise dans le domaine de l’environnement en multipliant les fonctions dans les domaines du développement durable et des questions agricoles notamment.
En outre, elle a beaucoup oeuvré en faveur des femmes appelant à une meilleure éducation des filles, à bannir les lois entravant le travail des femmes, incitant à l’entrepreneuriat des femmes, notamment en Afrique.
Sur ce point, elle devrait s’inscrire dans la continuité de Christine Lagarde qui a sans relâche affiché sa volonté d’agir en faveur de l’égalité des genres, arguant, études à l’appui, qu’inclure plus largement les femmes au monde du travail représentaient des gains substantiels pour l’économie.
Le 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Kristalina Georgieva n’avait pas hésité à être sur le devant de la scène en participant à une "flashmob", danse collective chorégraphiée, aux côtés de collaboratrices de la Banque mondiale.
Vêtue d’un tee-shirt rose bonbon, elle avait porté le message suivant: "Nous devons faire tomber les barrières qui retiennent les femmes et le faire avec énergie et passion !"