Le premier en France qui avait établi un lien direct entre passeurs et terroristes est le président français François Hollande. Il avait dit à haute voix ce qui se murmurait depuis longtemps dans les cénacles de la sécurité française. Plus tard, François Hollande a eu l’occasion de préciser sa pensée et sa stratégie: "En luttant conte ces trafiquants, nous lutterons contre le terrorisme. En luttant contre le terrorisme, nous lutterons contre ces trafiquants parce qu’ils se financent sur la détresse du monde, ils se financent sur la mort".
Sans doute François Hollande qui compte faire de ce sommet de Bruxelles un sommet extraordinaires par ses décisions et la gravité du contexte dans lequel il se tient, s’était-il inspiré du constat froid fait par la diplomatique italienne pour qui 93 % des candidats à l’immigration qui débarquent en Italie ou se perdent en mer viennent de Libye.
La quasi-totalité a embarqué dans les ports de Syrte, Derna et Sabratha. Ces trois villes sont tenues par les combattants de l’organisation État islamique. Morale de l’histoire selon l’approche italienne " Cela veut dire que les djihadistes ont trouvé là un moyen de compléter leur trésor de guerre en rançonnant les damnés de l’immigration, dont certains viennent d’ailleurs de Syrie".
Cette nouvelle approche de la crise méditerranéenne qui fait entrer le facteur terroriste par la grande porte impose une nouvelle thérapie basée sur deux volets aux allures contradictoires. D’où les voix qui se lèvent pour demander des opérations militaires ciblées contre les trafiquants et leurs structures de navigations. D’où les voix incarnés par la Une du journal "Libération" de ce mercredi qui s’interrogent sur la nécessité de régulariser l’immigration avec cette interrogation à contre courant de l’ambiance générale " Et si on ouvrait nos portes aux migrants ? Et si, au lieu de les combattre, on organisait leur accueil en Europe ?"
Par Mustapha Tossa