Hosni Moubarak « ne va pas bien » et veut mourir à Charm el-Cheikh

Chassé du pouvoir le 11 février par une révolution populaire, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak a « baissé les bras », ne « va pas bien » et ne pense plus qu’à mourir dans sa résidence de Charm el-Cheikh, a déclaré, mercredi 16 février, un responsable saoudien.

Après qu’il eut remis hâtivement ses pouvoirs à l’armée, le vieux raïs de 82 ans a gagné la station balnéaire de la pointe sud du Sinaï, sur les rives calmes de la mer Rouge, à portée de vue des côtes saoudiennes. Selon le responsable saoudien, le royaume wahhabite s’est proposé d’accueillir M. Moubarak, dont la santé est fragile depuis plusieurs années, notamment depuis une ablation de la vésicule biliaire subie il y a un an en Allemagne, mais il a décliné l’invitation.

M. Moubarak est résolu à terminer ses jours en terre d’Egypte, comme il l’a déclaré lors de ses interventions durant la révolte de la place Tahrir, au Caire, tout en assurant alors, ne pas vouloir quitter le pouvoir avant l’échéance, en septembre, de son mandat présidentiel. Depuis vingt-quatre heures des rumeurs sur son état de santé, voire sur sa mort, circulent au Moyen-Orient, mais elles ont été démenties par des sources proches de sa famille, qui se trouve à ses côtés à Charm el Cheikh.

Le quotidien à capitaux saoudien Ach Chark al Aoussat a assuré, mardi, sur son site Internet que son état de santé s’était "sérieusement dégradé", mais qu’il "refusait de recevoir le traitement médical requis" en retournant se faire soigner en Allemagne. "Il n’est pas mort, mais il ne va pas bien, et il refuse de partir", a confirmé le responsable saoudien, qui entend conserver l’anonymat. "En fait, il a baissé les bras et veut mourir à Charm."

M. Moubarak a répondu au téléphone mardi après-midi à un interlocuteur, qui souhaite lui aussi rester anonyme, et a assuré qu’il allait "bien". Ces dernières années, l’ancien président égyptien a passé de plus en plus de temps à sa résidence de Charm el-Cheikh, dont il apprécie l’air pur et la bise marine, et y avait pris l’habitude d’y accueillir ses visiteurs étrangers et des réunions internationales portant sur le conflit du Proche-Orient.

Son "exil doré" dans cette station prisée des touristes étrangers est sans doute à l’origine d’une des principales critiques formulées par ses détracteurs, qui lui reprochaient sa perte de contact avec les problèmes quotidiens des Egyptiens, dont plus d’un cinquième vivent au Caire.

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