J’aurais aimé y marcher plus longtemps, mieux prendre l’air du temps , écouter les interpellations des quelques dizaines de manifestants qui s’y trouvent encore ce matin. On leur dit que c’est un ministre de France qui passe; ils réagissent immédiatement, les uns avec gentillesse , les autres avec scepticisme , tous avides de dialogue avec le représentant d’un pays qui, visiblement, compte à leurs yeux.
Malheureusement, la “sécurité” me ramène à la voiture alors que je ne perçois aucune agressivité.
Dans un restaurant tout proche, je retrouve une dizaines de jeunes, membres du mouvement du 25 janvier (date de la première manifestation monstre sur la place Tahrir). Pendant une heure et demie, je les écoute me parler de leurs projets, de leurs espoirs, de leurs craintes. Ils m’impressionnent par leur calme et leur détermination à la fois, par leur refus de se laisser confisquer leur victoire qui est celle du peuple, me disent-ils, et non celle d’un parti ou d’une religion. Je me laisse gagner par leur enthousiasme, je rêve avec eux d’une Egypte réconciliée, démocratique, capable de donner du travail à son immense population de jeunes gens et de jeunes filles. Il faut décidément les y aider.