Décès Rocard: Valls se sent « un peu orphelin » d' »un père en politique »

Le Premier ministre Manuel Valls a confié samedi soir à plusieurs chaînes de télévision se sentir "un peu orphelin" après la mort de Michel Rocard, qui fut comme "un père en politique", un "visionnaire" à la "grande exigence".

"Il a marqué profondément la vie politique française et la gauche. Je me sens un peu orphelin, on se cherche toujours un père en politique (…) Mon parcours est lié au sien, c’est un vide", a raconté le locataire de Matignon, évoquant "beaucoup de tendresse réciproque".

Manuel Valls, toujours "fier" d’être "rocardien", a évoqué ses 18 ans et son engagement "pour la première fois dans l’action politique pour Michel Rocard que j’avais découvert à la télévision en 1978": "J’étais lycéen au soir de la défaite de la gauche aux législatives. Il avait dit qu’il n’y avait pas de fatalité à l’échec de la gauche".

"Il était, comme moi, profondément attaché au Parti socialiste. Il a peu gouverné mais il a marqué profondément la gauche, même si la gauche se déchire toujours entre ceux qui veulent exercer le pouvoir et ceux qui ont peur de gouverner", a glissé le chef du gouvernement, dans une allusion à la situation actuelle de fracture au sein de la gauche et entre les socialistes.

Il a salué en Michel Rocard "un réformateur, un visionnaire, il avait vu juste sur la décentralisation, l’écologie, l’exercice du pouvoir bien avant d’autres".

Des "idées qui sont aujourd’hui si majoritaires qu’on lui rend cet hommage ce soir" à gauche et à droite, car "peut-être incarnait-il la gauche que beaucoup de Français auraient aimé voir gouverner longtemps", a ajouté le chef du gouvernement.

"Il continuait d’ailleurs de se battre pour que la gauche épouse le réel, tout en l’appelant à être imaginative, à ne pas être uniquement dans une forme de réalisme qui l’empêcherait d’ouvrir de nouveaux champs. Il était très inquiet de la violence du capitalisme, du libéralisme économique", a-t-il souligné.

Chez cet homme de "contradictions", il y avait aussi "parfois, une forme de résistance à l’exercice du pouvoir, il considérait que la politique c’était sale, c’était avilissant".

Etait-il difficile de travailler avec Michel Rocard? "Oui", a confirmé Manuel Valls, évoquant "une scène dans sa voiture". "J’étais chargé des relations avec l’Assemblée nationale quand il était Premier ministre. Il m’avait expliqué qu’il ne fallait pas que je fasse de la politique, qu’il fallait que je fasse autre chose, alors que je m’engageais pour lui".

Avec AFP

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