Conférence de Genève: passe d’armes entre Ban Ki Moon et le ministre syrien des affaires étrangères Walid Mouallem

Une passe d’armes a opposé mercredi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon et le ministre syrien des affaires étrangères Walid Mouallem, à propos du temps de parole accordé au début de la conférence sur la paix en Syrie organisée à Montreux (Suisse).
« Vous vivez à New York et moi je vis en Syrie, j’ai le droit de donner la version syrienne ici devant ce forum », a déclaré Walid Mouallem, qui a refusé de répondre à la demande Ban Ki Moon de raccourcir son intervention.

La quarantaine d’orateurs devant s’exprimer devant la Conférence disposait chacun d’un temps de parole de 7 minutes. Seules les deux délégations syriennes avaient droit à dix minutes. Mais Walid Mouallem en était déjà à 20 minutes malgré les sonnettes retentissant régulièrement pour lui signaler son dépassement de temps de parole.

M. Ban a fini par interrompre le ministre syrien dans sa diatribe contre l’opposition. Mais Walid Mouallem a aussitôt répliqué: "Vous avez parlé pendant 25 minutes", a-t-il dit au secrétaire général de l’ONU. Dix minutes plus tard, M. Mouallem a réagi à une nouvelle objection, en promettant de "juste finir une phrase". M. Ban l’a autorisé à poursuivre en ajoutant qu’il espérait qu’il allait tenir sa promesse. "La Syrie tient toujours ses promesses", a répliqué M. Mouallem.

La remarque n’a pas plu à M. Ban. A l’issue du discours du ministre syrien qui a finalement duré 35 minutes, le secrétaire général de l’ONU a indiqué que cette intervention était contraire à "l’atmosphère constructive" qu’il avait appelée de ses voeux à l’ouverture de la conférence.

"J’espère que cela ne se répétera pas", a déclaré M. Ban en donnant la parole à Ahmad Jarba, chef de la Coalition nationale syrienne. Le chef de l’opposition s’en est lui tenu à ses 10 minutes.

Mouallem qualifie l’opposition d’agent et de traître

Dans son discours, le chef de la diplomatie syrienne a qualifié de "traîtres" et d’"agents à la solde des ennemis" de la Syrie les représentants de l’opposition assis en face de lui lors de la conférence de paix de Monterux (Suisse)

"Ils prétendent représenter le peuple syrien", a d’abord déclaré M. Mouallem. "Si vous voulez parlez au nom des Syriens, vous ne devriez pas être des traîtres au peuple syrien, des agents à la solde des ennemis du peuple syrien", a-t-il ajouté à l’adresse de la délégation de l’opposition réunis en face de lui à Montreux.

"Ceux qui veulent parler au nom de la Syrie, qu’ils viennent en Syrie (…) qu’ils résistent trois ans face au terrorisme", a affirmé M. Mouallem qui a été rappelé à l’ordre en raison de la longueur de son discours.

Le régime de Damas accuse les rebelles qui tente depuis trois ans de le renverser d’être des "terroristes" et a toujours refusé de reconnaître la contestation dans le pays.

"Où sont vos idées et vos programmes, à part celui d’avoir des groupes terroristes armés?", a lancé M. Mouallem, en appelant l’ensemble des participants à "lutter main dans la main contre le terrorisme".

Le président syrien Bachar al-Assad avait affirmé dimanche que la "lutte antiterroriste" devrait être la priorité de Genève II, alors que l’opposition attend de la conférence un accord énonçant son départ du pouvoir.

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