Castex, Darmanin et Dupond-Moretti à Nice pour tenter de donner un tour de vis sur la sécurité

Confronté à la montée en puissance du sujet de l’insécurité après plusieurs épisodes de violences, Jean Castex s’est rendu samedi à Nice avec deux de ses ministres pour tenter d’y apporter une réponse et afficher sa « détermination à faire cesser les violences du quotidien ».

Le chef du gouvernement, qui a fait de cette question l’une de ses priorités, a entamé sa visite à Nice vers 09H00 avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Les trois hommes ont été accueillis par le maire LR de la ville Christian Estrosi à la Villa Masséna, où ils ont observé une minute de silence en hommage aux 86 victimes de l’attentat commis sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.

La suite de cette visite gouvernementale prévoit notamment une allocution du Premier ministre à la préfecture des Alpes-Maritimes à 12H00. « Le Premier ministre réaffirmera sa détermination à faire cesser les violences du quotidien », a fait savoir vendredi soir Matignon.

« Nous assistons à une crise de l’autorité. Il faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société. Il faut réaffirmer l’autorité de l’État, et ne rien laisser passer », a insisté de son côté M. Darmanin dans une interview au Figaro.

Déjà venu dans la capitale azuréenne jeudi, le ministre de l’Intérieur avait adopté la même posture martiale en promettant de « faire plier ceux qui veulent faire plier la République » et en dénonçant « une minorité d’emmerdeurs qu’il faut absolument confondre par la loi ».

A Nice, plusieurs incidents ont eu lieu au cours des dernières semaines dans des quartiers de la ville. Des coups de feu ont en particulier été tirés en plein jour lundi matin devant un supermarché du quartier sensible des Moulins, connu notamment pour être un lieu de trafic de drogue dans la ville. Une vidéo de cette fusillade avait été diffusée sur les réseaux sociaux.

 « Sans complaisance »

Jeudi, M. Castex avait évoqué en annonçant ce déplacement « un sujet essentiel, majeur », promettant « des annonces concrètes » pour lutter contre des actes « profondément inadmissibles ».

Dès sa déclaration de politique générale, le 15 juillet, M. Castex avait promis « une réponse ferme et sans complaisance » à des « faits inacceptables qui exaspèrent les Français », évoquant plusieurs épisodes récents, dont les violences commises à Dijon, « l’attaque ignoble » contre un chauffeur de bus à Bayonne ou encore « les guets-apens tendus aux représentants des forces de l’ordre et à nos pompiers dans certains quartiers ».

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a enfoncé le clou mardi en assurant qu’il serait « intraitable » sur les incivilités à l’égard notamment des forces de l’ordre et des pompiers pour qu’elles ne deviennent pas « une habitude ». « Je l’ai toujours dit et je le redis avec fermeté, c’est la tolérance zéro », avait appuyé le chef de l’Etat.

Jean Castex, qui avait réservé l’une de ses premières visites de terrain à un commissariat de la Courneuve (Seine-Saint-Denis) est très attendu sur ces sujets, qui offrent un angle d’attaque aux oppositions de gauche comme de droite, critiques sur la stratégie de l’exécutif face aux questions régaliennes.

Plusieurs responsables de son ancienne formation politique, LR, sont notamment montés au créneau ces derniers jours, à commencer par le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a demandé lundi des « moyens supplémentaires » et un « plan d’action immédiat permettant de rétablir l’ordre », jugeant la situation du quartier des Moulins « très préoccupante ». Une unité de force mobile composée d’une soixantaine d’agents a été dépêchée sur place dans la foulée.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a, lui, demandé vendredi à l’État « d’assumer ses missions régaliennes » et d’en finir avec les « zones de non-droit et le sentiment d’impunité ».

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen avait pour sa part affirmé au lendemain de la déclaration de politique générale de M. Castex que les Français ne voulaient « plus être payés de mots » et voulaient « des actes » contre « l’ensauvagement » de la société.

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