Au Maroc, des associations fustigent la loi contre les violences faites aux femmes
Narjis Rerhaye (A Rabat)
Ces ONG de défense des droits humains estiment qu’une telle loi est « une réforme cosmétique conservatrice, insuffisante pour combattre le fléau des violences faites aux femmes et qui constitue une occasion manquée de protéger pleinement les droits des Marocaines ». « Malgré des années de discussions, nos organisations dénoncent l’absence de consultation réelle de la société civile et le défaut de prise en compte de la plupart de leurs recommandations, notamment concernant la pénalisation du viol conjugal, » écrivent les trois associations tout en fustigeant « un texte lacunaire se bornant à réformer certains articles du Code pénal datant de l’indépendance qui, fondé sur la discrimination, porte atteinte à la dignité humaine des femmes et continue de pénaliser les relations sexuelles hors mariage et l’avortement ».
Les griefs de l’ADFM, la FIDH et l’AMDH sont légion. La référence à des concepts conservateurs tels que l’ « atteinte à la pudeur publique » ou à la « morale » est fortement critiquée. Dans leur communiqué, les défenseurs des droits humains des femmes relèvent une lacune qu’ils considèrent comme grave dans la loi contre la violence faite aux femmes. Il s’agit de l’absence de pénalisation du viol conjugal.
Et si cette nouvelle loi adoptée par le parlement marocain le 14 février dernier réprime les mariages précoces, elle autorise, dans le même temps, les juges à délivrer des exemptions.