Attaque contre une société de sécurité à Kaboul : dix morts dont un Britannique

Un énorme cratère témoignait jeudi de la violence de l’explosion qui a précédé l’attaque des talibans contre la société de sécurité britannique G4S, mercredi soir à Kaboul, qui a fait au moins 10 morts, dont un Britannique, et 29 blessés.

Un kamikaze s’est d’abord fait exploser dans un véhicule "devant l’entrée" avant que "quatre autres" ne pénètrent dans le campement sécurisé où résident les employés de G4S, a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Najib Danish à l’AFP.

Au moins dix personnes ont été tuées et 29 blessées dans l’attentat, a déclaré M. Danish, ce qu’a confirmé le porte-parole de la police, Abdul Basir Mujahid.

G4S a fait état jeudi de cinq morts parmi ses employés, quatre Afghans et un Britannique, ainsi que de 32 blessés, dont cinq gravement.

"Nous sommes engagés à jouer notre rôle de sécurité auprès des Afghans et nous sommes convaincus que de tels incidents n’empêcheront pas le travail essentiel que la communauté internationale accomplit de se poursuivre", a commenté son directeur général Charlie Burbridge.

Les explosifs étaient cachés à l’intérieur d’un petit camion, dont les restes du châssis gisent au milieu des débris, a constaté un photographe de l’AFP.

Tout autour, les structures des bâtiments environnants de cette zone industrielle de l’est de Kaboul ont été tordus par la violence du souffle.

"Avec mon neveu nous venions de passer devant le campement quand l’explosion a retenti. J’ai perdu connaissance", a témoigné Abdul Mohammad, interrogé par l’AFP sur son lit d’hôpital.

"Quand je me suis relevé, il y avait des débris tout autour. J’ai essayé de relever mon neveu mais j’ai réalisé qu’il était mort", a-t-il poursuivi.

"Ceux qui nous gouvernent sont des traîtres et ont fait de l’Afghanistan un champ de bataille", a pesté à côté de lui Rohullah Azimi, dont le frère a été blessé dans l’explosion.

G4S emploie 611.000 personnes dans une centaine de pays, dont 1.200 contractants en Afghanistan. Elle est cotée au London stock exchange, selon son site internet.

‘Pourparlers de paix’

Elle avait déjà été la cible d’une attaque le 18 mars lorsqu’un kamikaze avait actionné sa ceinture explosive avant de pouvoir atteindre l’entrée du complexe. Deux civils avaient été tués.

En août 2011, trois de ses employés afghans avaient aussi été tués et six blessés, dont trois gardiens népalais, lors d’une attaque contre le centre culturel britannique de Kaboul, dont elle assurait la sécurité.

L’attaque de mercredi, revendiquée par les talibans "en réponse" selon eux à "des atrocités (commises) par l’ennemi" dans plusieurs provinces, est survenue le jour même où le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres les a enjoints à entamer des "pourparlers de paix directs" avec le gouvernement afghan .

Lors d’une réunion ministérielle sur l’Afghanistan à Genève, le président afghan Ashraf Ghani a annoncé la constitution d’une "équipe de négociation" de 12 personnes et indiqué qu’une "feuille de route pour les négociations de paix" avait été établie.

Les talibans ont rejeté jeudi ces propositions, assurant une nouvelle fois vouloir négocier "avec les envahisseurs américains" et non avec l’exécutif de Kaboul, qualifié d’"entité impuissante imposée de l’étranger", d’après un communiqué de leur porte-parole Zabiullah Mujahid.

Depuis le début de l’année, les talibans ont intensifié leurs attaques contre les forces de sécurité afghanes et les forces de l’Otan.

Mardi, trois soldats américains ont été tués et trois blessés par une bombe au passage d’un convoi près de la ville de Ghazni, dans le sud-est de l’Afghanistan. Revendiqué par les talibans, cet attentat porte à 12 le nombre de soldats américains tués depuis le début de l’année.

Lundi, au moins 22 policiers ont été tués dans une embuscade des talibans dans la très instable province de Farah, dans l’ouest du pays.

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