Affaire Filali : pour Marine Le Pen, “l’antisémitisme est incompatible avec la constitution française”
La candidate à l’élection présidentielle française, Marine Le Pen (RN), considère que le droit d’asile tel qu’il est appliqué actuellement “est dévoyé” et “beaucoup trop large”.
La question sensible du droit d’asile était l’un des axes de l’intervention de la présidente du RN devant les représentants de l’association de la presse étrangère (APE), ce mardi 11 janvier dans un palace parisien.
Répondant à une question d’Atlasinfo à l’issue de cette rencontre avec la presse, Marine Le Pen propose “de réformer le droit d’asile”.
La candidate à l’élection présidentielle s’attachera d’abord, souligne-t-elle, à revoir la méthode: “Je veux que les demandes d’asile soient effectuées et traitées dans les consulats et les ambassades de France dans n’importe quel pays du monde”.
Ainsi, Marine Le Pen insiste sur le fait que les demandeurs d’asile ne pourraient accéder au territoire français qu’une fois une réponse positive apportée à leur demande. “Lorsque le droit d’asile est obtenu, à ce moment là, la personne peut venir en France. Mais pas avant”, précise Marine Le Pen.
Pour la candidate à l’élection présidentielle, “le droit d’asile a été dévoyé et détourné de son sens premier”, estimant que “le droit d’asile ne peut pas être collectif. Le droit d’asile est individuel et il bénéficie à des gens victimes personnellement d’atteinte à leur liberté. Aujourd’hui, on en a une vision qui est beaucoup trop large”.
Interrogée sur les abus constatés de demandes de droit d’asile dont celle des youtubeurs Adnane et Dounia Filali est une illustration, l’ancienne avocate rappelle les règles de droit et plaide pour le respect de la loi française.
“Je ne connais pas ce cas particulier mais je pense, bien évidemment, que pour obtenir le droit d’asile, il faut respecter la loi française et particulièrement la constitution française parce que l’antisémitisme est incompatible avec la constitution française”, selon la candidate à l’élection présidentielle de 2022.
Arrivé en France en juillet dernier en provenance de Chine où il était installé depuis 2017, le couple Adnane et Dounia Filali a déposé une demande d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, sous prétexte que leur vie serait en danger. Ils se sont autoproclamés “opposants au régime marocain”.
Depuis quelque jours, leur position antisémite et leur soutien au mouvement extrémiste le Hezbollah, largement partagés dans les réseaux sociaux, ont refait surface au point que le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a saisi le ministère français de l’Intérieur et l’OFPRA pour dénoncer ce qu’il qualifie d’”appel à la haine”.