La visite d’une journée de M. Kerry, cinquième étape d’une tournée européenne et dans les pays arabes, devait être monopolisée par le conflit en Syrie, au lendemain de l’annonce par le chef de la diplomatie américaine de nouvelles aides à l’opposition et à la rébellion.
Mais c’est la dégradation des relations entre la Turquie et Israël, deux alliés des Américains, qui s’est invitée au menu de l’étape turque, après le tollé suscité par des déclarations de M. Erdogan faites à Vienne mercredi et mettant sur un même plan sionisme et fascisme.
"Non seulement nous ne sommes pas d’accord avec lui (ce discours), mais nous le trouvons contestable", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu. "J’ai parlé de ce discours très directement au ministre des Affaires étrangères et je le ferai avec le Premier ministre", a-t-il poursuivi avant de rencontrer M. Erdogan.
En revanche sur la Syrie, M. Kerry s’est réjoui de la coopération des Etats-Unis et de la Turquie. "Nous pensons tous deux que la première priorité est une solution politique", a-t-il dit, "un régime qui commet des atrocités contre son propre peuple n’a aucune légitimité".
Un mois après l’attentat suicide, revendiqué par un groupe d’extrême gauche interdit, qui a frappé l’ambassade des Etats-Unis à Ankara et tué un gardien privé turc, M. Kerry lui a rendu hommage et assuré la Turquie du soutien américain dans "la lutte contre toutes les formes de terrorisme", y compris celui des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).