Ukraine: les opposants craignent une intervention de l’armée
Les Occidentaux ont assuré de leur soutien samedi à Munich les dirigeants de l’opposition ukrainienne, qui les ont alertés sur les risques d’une intervention de l’armée à Kiev.
"Les Etats-Unis et l’Union européenne se tiennent au côté du peuple ukrainien dans son combat" pour se rapprocher de l’Europe, a assuré M. Kerry, dont c’est la prise de position la plus forte à ce jour en faveur de l’opposition.
Les opposants ont de leur côté mis en garde contre le risque d’un recours à la force à Kiev.
"Le gouvernement a préféré emprunter la voie de l’escalade", a dénoncé Vitali Klitschko. "Cette voie n’est pas acceptable pour nous", a ajouté l’ancien boxeur, très applaudi lors de son intervention devant les conférenciers.
Présent à ses côtés pour débattre, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Leonid Kojara, a appelé l’opposition "à partager les responsabilités". "Si vous dirigez l’opposition, assumez vos responsabilités", a-t-il dit à M. Klitschko, rappelant les récentes concessions du président Viktor Ianoukovitch comme l’abrogation de certaines lois répressives.
Arseni Iatseniouk a exigé du gouvernement qu’il "mette fin à toute implication de l’armée ukrainienne dans ce conflit".
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déclaré, après avoir rencontré les dirigeants de l’opposition, que "la situation ukrainienne donne des signes inquiétants de dégradation" et condamné "les appels gouvernementaux à mettre en place l’état d’urgence".