Sahara : un ancien diplomate américain « choqué » par les dérapages de Ban Ki-Moon
Les propos tenus par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, lors de sa tournée dans la région, ont surpris par leur caractère « hasardeux » qui s’inscrit à rebours des résolutions et recommandations du Conseil de sécurité de l’Onu, a déclaré l’ancien diplomate américain Robert Holley qui s’est dit « choqué » par ces dérapages.
Et de souligner: "Je ne peux qu’espérer qu’il s’agit là d’un lapsus d’autant plus qu’aucun autre officiel des Nations Unies n’avait auparavant utiliser ce genre de langage biaisé au sujet de la question du Sahara".
"Il m’a semblé en effet incroyable que Ban fasse ce genre de remarques qui ont pour conséquences claires de compliquer davantage les efforts visant une solution politique de compromis à laquelle le Conseil de Sécurité appelle de ses vœux depuis si longtemps", a dit M. Holley, en regrettant que ces remarques "ne servent en rien" les efforts déployés dans ce sens.
Robert Holley s’est, d’autre part, dit déçu du fait que le Secrétaire général de l’Onu "n’ait pas saisi l’opportunité de sa visite dans la région pour mettre l’Algérie et le Polisario face à leurs responsabilités vis-à-vis des conditions de vie déplorables qu’endurent les populations séquestrées à Tindouf".
"Il me semble, a-t-il dit, que Ban Ki-moon n’a pas lu ou n’a pas assimilé les conclusions contenues dans les rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de l’Office de lutte anti-fraude de l’Union Européenne (OLAF) au sujet du détournement à grande échelle des aides humanitaires destinées à ces populations".
Ban Ki-moon aurait, à ce propos, dû insister "auprès de l’Algérie et du polisario pour la mise en oeuvre d’un recensement dans les camps et pour faciliter et laisser le libre choix aux populations séquestrées afin qu’elles puissent regagner la Mère-Partie en toute dignité", a conclu M. Holley.