Bahreïn: le principal opposant chiite inculpé pour intelligence avec le Qatar

Le chef de l’opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, qui purge déjà une peine de prison de neuf ans, a été inculpé pour « intelligence » avec le Qatar, a indiqué mercredi le parquet de Manama.

Une enquête a été ouverte en août sur les liens de cheikh Salmane avec le Qatar après l’embargo décrété contre cet émirat par quatre pays arabes, dont Bahreïn, qui l’accusent de soutenir des mouvements "terroristes" et de se rapprocher de l’Iran.

L’enquête a été ouverte sur la base d’une conversation téléphonique datant de 2011 entre l’opposant bahreïni et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani.

Un enregistrement de la conversation avait alors été diffusé par les autorités de Bahreïn. Le responsable du Qatar y montrait de la sympathie pour un mouvement de protestation contre les autorités de Bahreïn qui était conduit par le mouvement Al-Wefaq de cheikh Salmane.

L’opposant bahreïni, dont le mouvement a depuis été dissous, a été inculpé d’"intelligence avec un pays étranger (…) en vue d’entreprendre des actions de subversion contre Bahreïn et de nuire à ses intérêts nationaux", selon le communiqué du parquet de Manama qui n’a pas précisé la date d’ouverture d’un procès relatif à cette affaire.

Cheikh Ali Salmane a également été inculpé pour "avoir révélé des secrets défense à un pays étranger et avoir diffusé des informations de nature à nuire au statut et à la réputation de Bahreïn".

L’opposant bahreïni a été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour "incitation à la haine confessionnelle". La cour d’appel a ensuite alourdi cette peine à neuf ans en retenant aussi le chef d’accusation de "complot contre le régime".

En octobre, la Cour de cassation a annulé la condamnation et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel. Mais cette dernière a de nouveau condamné cheikh Salmane à neuf ans de prison.

Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l’Homme.

La dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn nie toute discrimination envers les chiites et accuse l’Iran voisin d’attiser les tensions, ce que dément Téhéran.

AFP

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