Un fils de Mohamed Ali, recrue des opposants au décret migratoire Trump
Mohamed Ali Jr., l’un des neuf enfants de l’ancien géant de la boxe, a mis son patronyme au service de l’opposition démocrate à Donald Trump jeudi, déclarant au Congrès qu’il avait été interrogé à la frontière parce qu’il est musulman.
Avec sa mère Khalilah Camacho-Ali, la deuxième des quatre épouses du champion de boxe, il a été stoppé à son retour de Jamaïque en février par des agents d’immigration, à l’aéroport de Fort Lauderdale, quelques jours après la signature d’un décret par le président américain fermant les frontières aux ressortissants de sept pays musulmans.
L’affaire a provoqué une controverse car un agent a demandé au fils, à deux reprises selon lui, quelle était sa religion.
"Je suis musulman", avait répondu Ali junior, dont le nom à l’état-civil américain est Muhammad Ali Jr. Finalement, après avoir été retenu pendant une heure et 45 minutes de questions et de vérifications, il a été relâché, ainsi que sa mère.
"J’avais l’impression de me retrouver à l’enterrement de mon père", a-t-il dit jeudi. "Je ne savais quoi dire".
Le service des douanes et de la protection de la frontière (CBP) n’avait pas commenté spécifiquement l’incident mais souligné qu’il "ne discrimin(ait) pas sur la base de la religion, la race, l’ethnicité ou l’orientation sexuelle".
Les deux Ali ont été invités à témoigner jeudi au Congrès par des parlementaires démocrates, qui estiment que le décret de Donald Trump est anti-musulman, que ce soit dans sa première version (bloquée en justice puis révoquée) que dans sa nouvelle, qui doit entrer en vigueur le 16 mars.
"Ils voyaient que j’étais noir et musulman et pensaient que j’étais un terroriste", a raconté le fils Ali, en martelant qu’il était en possession de ses papiers, notamment de son passeport américain.
"Je me suis dit qu’on était en train de revenir à l’esclavage", a-t-il dit aux élus.
Khalilah Camacho-Ali, également musulmane, a raconté qu’elle a toujours beaucoup voyagé, sans jamais rencontrer de tel problème.
"Je ne me suis jamais sentie aussi mal à l’aise dans mon propre pays", a-t-elle tonné, en apportant son soutien à une proposition de loi démocrate contre le profilage racial.
Pour l’élu démocrate noir John Conyers, "notre pays est sur le point de tourner le dos à notre rôle historique de refuge et de bastion de la tolérance, et d’emprunter le chemin de la paranoïa".
afp